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Présentation du colloque « L’exploration des Mazarinades » (Tokyo 2016)

L’exploration des Mazarinades, colloque international de Tokyo, 3/11/2016 – programme

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PRÉSENTATION DU COLLOQUE « L’EXPLORATION DES MAZARINADES »
dirigé par Tadako Ichimaru et Patrick Rebollar,
3/11/2016, Univ. de Tokyo, campus de Komaba.

Avec une exposition sur les médias au temps de la Fronde, présentant l’intégralité de la collection des Mazarinades de l’Université de Tokyo, conçue et mise en scène par Tadako Ichimaru (Musée Komaba, Université de Tokyo, du 15 oct. au 4 déc. 2016.)

Affiche de l’exposition de la collection des Mazarinades, du 15 octobre au 4 décembre 2016, Musée Komaba, Tokyo.

 

Après le colloque intitulé Mazarinades, nouvelles approches (bibliothèques Mazarine & Arsenal, 10-12/06/2015, paru dans HCL, n° XII, dir. par S. Haffemayer, Y. Sordet et P. Rebollar, paru chez Droz en 2016) qui, comme son titre l’indiquait, avait permis de faire un large panorama de sujets, de disciplines et de méthodologies sur l’étude des mazarinades, l’équipe du Projet Mazarinades a conçu ce colloque de Tokyo pour mettre en vue et en valeur à la fois la matérialité et la textualité de la collection de Tokyo – pour le public japonais en premier lieu. L’exposition a permis en effet d’approcher au plus près une collection qui reste habituellement enfermée dans une réserve de bibliothèque et de contextualiser historiquement et culturellement des matières (papier, encre, cuir…), des contenus (textes, gravures…) et des supports (reliures, volumes…) qui ont survécu aux aléas du temps comme au voyage intercontinental.
Le présent colloque, en proposant une exploration des mazarinades, est le premier à organiser sur ce sujet un ensemble cohérent d’études basées sur des fouilles textuelles qui résultent de l’existence du corpus en ligne de la collection de Tokyo, des outils du Projet Mazarinades et – qu’ils en soient ici encore une fois remerciés – des efforts méthodologiques des intervenants.

Tadako Ichimaru présente tout d’abord l’exposition du Musée Komaba, dans le campus de l’Université de Tokyo. Elle explicite ensuite les paradoxes qui entourent la naissance et le développement au Japon du Projet Mazarinades à partir de 2008, la volonté de créer à la fois une collection virtuelle de mazarinades et une plateforme de travail pour tous les chercheurs – réels – intéressés par les libelles de la Fronde, de façon transnationale et transdisciplinaire, de quoi résulte, aujourd’hui, ce colloque.

L’exploration des Mazarinades a donc pour but de questionner les textes, leurs formes et leur matérialité bibliographique, les détails de leur histoire tricentenaire et leurs contenus lexicaux et discursifs. Ces questionnements, hypothèses, tâtonnements se sont développés en grande partie grâce aux outils que les nouvelles technologies ont permis à l’équipe du Projet Mazarinades de mettre en ligne pour tout utilisateur : principalement, le catalogue des 2709 pièces que contient la collection de l’Université de Tokyo et l’accès à l’intégralité du corpus textuel. Les travaux proposés par les intervenants du colloque procèdent de disciplines, d’expériences et de méthodologies diverses que le colloque entend faire dialoguer dans un esprit pluridisciplinaire.

Lexicographique, en premier lieu, et Takeshi Matsumura en donne l’exemple par une fouille lexicale qui lui permet de traquer les néologismes et de qualifier les formes dérivées du nom du principal ministre. Explorations lexicales et sémantiques, ensuite, grâce à Éric Avocat et Morvan Perroncel qui traquent, chacun à sa façon, le métalangage du pouvoir et des institutions, que ce soit par la question des régimes politiques pour le premier, ou par celle des noms qu’un pays se donne, pour le second. Patrick Rebollar complète cette fouille sémantique en partant d’un mot anodin pour pister le langage de la finance et du crédit, étudier leur nécessité et leur exécration populaire.

Stéphane Haffemayer et Melaine Folliard explorent à leur tour le corpus dans une perspective historiciste, liée à l’information et aux stratégies médiatiques pour le premier, relative à l’expression poétique et politique de la violence pour le second. Myriam Tsimbidy déborde cette approche et traque dans le langage de l’événement historique la subjectivité littéraire et psychologique qui entoure une personnalité de premier plan.

Jean-Dominique Mellot et Yann Sordet complètent ces approches textuelles par une nouvelle et large entreprise bibliographique, catalographique et patrimoniale à partir du soudain foisonnement des périodiques durant la Fronde, pour le premier, et de l’histoire culturelle et politique de la première bibliothèque publique de France, pour le second.

À notre lectorat de conclure – et de répondre aux questions suivantes. Cette exploration des mazarinades entrées dans l’ère des humanités numériques apporte-t-elle du nouveau ? Permet-elle d’attester de l’existence d’un nouveau domaine de recherche à part entière, les mazarinades ? En effet, se trouvant à un croisement de l’histoire, de la littérature, des sciences politiques, de la bibliothéconomie, de la médiologie, etc., les mazarinades étaient traitées différemment par chaque discipline et leur accès n’en était pas facilité.
Ces travaux et ces questions motiveront-elles des chercheurs pour se joindre à nous, à l’heure où de plus en plus de bibliothèques numérisent leur fonds et où l’aide logicielle à l’analyse des métadonnées est accessible à tous ?

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Programme réalisé (invitation de conférenciers, colloque & exposition) grâce au soutien de la JSPS (cf. kakenhi 2014-2017, C-26370364).
La présente édition en ligne, réalisée avec l’accord des participants, servira également de base à une édition bilingue (en français et en japonais) qui paraîtra en livre en 2020, accompagnée d’un catalogue synthétique de l’exposition du Musée Komaba.

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