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Occurrence 27. Anonyme. ADVERTISSEMENT POLITIQVE AV ROY. (1649) chez [s. n.] à Paris , 8 pages. Langue : français. Voir aussi A_2_41. Référence RIM : M0_458 ; cote locale : E_1_118. le 2012-12-02 14:01:27.

ADVERTISSEMENT
POLITIQVE
AV
ROY.

A PARIS,

M. DC. XLIX. ADVERTISSEMENT POLITIQVE
au Roy. SIRE, Bien qu’il ne soit pas permis de parler librement
aux Roys, & que la moindre parole les peut
offenser, principalement en chose qui les touche
de prez, comme est de leur remonstrer neantmoins
ayant l’ame Françoise & portée à la conseruation
de mon Prince, & à l’interest du pays
où i’ay pris naissance, ie me seruiray du priuilege
de ma Nation, c’est à dire, que ie demeureray tousiours
Franc, & viuray dans la liberté d’agir & de
dire, pourueu que ce ne soit pas mal à propos &
sans consideration. Il me semble qu’il n’y a rien de
plus honeste à vn Citoyen, que de rechercher auec
passion que le bon gouuernement de l’Estat ne
soit point troublé, & que le chef s’accorde tousiours
auec le reste du corps ; car si le Prince veut
estre d’vne humeur qui ne soit pas propre à commander
sur ses peuples, ou que les Suiets ne veulent
pas aisement obeyr au Prince, il faut croire,
que tout le Royaume se démembrera, & qu’il ne
s’y trouuera pas vne partie qui demeure entiere.
Ce grand Empire des Romains nous en peut seruir
de tesmoin, car cependant que ses prouinces ont esté vnies, & que ceux qui luy commandoient
ont esté d’accord auec que les peuples, il
a tousiours esté inuincible ; De sorte que l’on
auoit comme Prophetisé que sa ruïne ne pouuoit
iamais arriuer que par vne guerre ciuile. Mais ce
qui peut aisément maintenir vne bonne intelligence
dans l’estenduë d’vne Republique, c’est la
Clemence & la bonté de son Souuerain, Clemence
qui porte auec soy l’apas le plus doux &
le plus charmant de toutes les autres vertus. Auguste
voulant vanger la mort de Iules. Cesar qui
l’auoit heureusement adopté, prist occasion de
prendre les armes, & sous vn iuste pretexte de
punir les assassins de son bien faicteur, porta son
dessein plus auant, & se rendit absolu dans tout le
pays, ou pour mieux dire, se mit en possession de
toute la terre. Il sembloit par cette action commencer
vne tyrannie, en vsurpant par la force de
ses armes, vn pays qui auoit fait gloire de se
maintenir tousiours dans la liberté, & par ce
moyen il s’estoit acquis la mal veillance de presque
tous les Citoyens. Mais lors qu’il vint à pardonner
à tous ceux qui auoient fait contre luy,
ce fut à cette heure-là qu’il rauit les cœurs, &
qu’il se les acquit fortement : Aussi rendit il par
cette bonté son Empire dans vn si haut point
qu’il regna plus de cinquante ans apres auoir
donné la paix à toute la terre, dont-il ioüissoit
paisiblement durant ce temps-là. D’autres Empereurs
qui l’ont suiuy puis apres se sont rendus redoutables
& bien aymez tout ensemble, par cette
maxime, comme celuy qui disoit, qu’il estimoit
auoir perdu le iour tout entier, alors qu’il n’auoit
point fait du bien à personne ; son fils ne luy ceda
pas non plus en clemence, ny le bon Trajan qui
craignoit d’offencer son peuple, & dont les bonnes
actions font douter à quelques-vns auiourd’huy,
qu’il ait esté racheté de l’Enfer par les
prieres d’vn Saint. Charle-magne, S. Louys &
beaucoup d’autres encore ont suiuy le mesme
sentier, & ont parce moyen reüssi dans tous leurs
affaires, se maintenans heureusement en leurs dignitez.
Mais, Sire, à quoy chercher tant d’exemples
si vieux & si éloignez, puis que nous les pouuons
rencontrer dans ceux mesmes de qui vous
auez pris la naissance. Henry le Grand, vostre
ayeul, dont les benedictions continuent tousiours
dans nos bouches, & y demeureront eternellement,
vous seruira de miroir pour vous y
regarder tous les iours, & apres luy Louys le Iuste,
vostre pere d’heureuse memoire n’en fera pas
moins, & vous seruira de motif assez fort & assez
puissant pour imiter sa bonté. Ie ne racontreray
point icy de l’vn ny de l’autre) cent mille beaux
exemples qu’ils vous ont laissé, ie me contenteray
d’en rapporter vn seul de chacun, parce qu’ils
sont les plus remarquables d’entre ceux qu’ils
ont exercez. Le premier donc voulant arriuer à
la Couronne qui luy estoit deuë par la mort de
son successeur, qui l’auoit luy mesme auoüé, il
trouua la resistance des peuples, qui le reconnoissoient
veritablement pour legitime heritier,
mais qui ne le vouloient point receuoir par maxime
de Religion ; Ce Prince fit tant par sa force
& par sa valeur, y ioignant encore l’humilité de
son ame, qui fut plus forte que son bras, & se sousmettant
à la volonté de l’Eglise Romaine, laquelle
il embrassa courageusement, qu’il mit ses ennemis
à confusion, & ne trouuerent puis apres
aucune raison de luy refuser sa demande. Paris,
comme la principale de tout le Royaume, se vid
reduite aux abbois, & forcée par les armes, & par
la necessité qu’elle auoit soufferte, se resolut de ne
plus differer de le reconnoistre, puis que le pretexte
de Religion ne se trouuoit plus en ce Prince.
Elle luy rend donc les clefs volontairement, & ne
faisant point auec luy d’autre composition que
celle de sa bonne volonté, elle luy ouurit ses portes
toute craintiue & toute tremblante, ne sçachant
de quelle façon il auoit resolu de la traitter
par sa rebellion & pour son audace. Elle ne faisoit
donc que tendre le dos, toute preste de se voir accablée
des iustes punitions qu’il pouuoit exercer
sur elle. Mais ce fut bien au contraire, car ce bon
Roy voyant leur sousmission, & se trouuant satisfait
de leur volonté, fut si content de leur pardonner,
qu’il estoit difficile à connoistre, si le vainqueur
remettoit la faute auec plus de liberalité,
ou si le vaincu se trouuoit plus obligé a ses bontez
& à sa clemence. De sorte que cette grande
Ville ne ressentit autre chose que du contentement
& de la ioye à l’arriuée de ce Prince, qui l’aima
tellement depuis, qu’il en fit vn Paradis de
delices. Louys XIII. vostre pere, qui ne luy cedoit
point en douceur & en clemence, & qui s’estoit
de plus acquis le titre de Iuste, voulant reprimer
l’insolence de ceux de la Religion Pretenduë,
qui s’estoient fortifiez contre luy dans les
villes de Languedoc, de la Guyenne & ailleurs,
fut contraint luy mesme de venir assieger la Rochelle
comme estant le Chef des villes rebelles, &
enfermant en soy les clefs de toutes ces autres Citez.
Cette place donna tant de peine à ce grand
Monarque, qui s’estoit desia rendu victorieux par
beaucoup d’autres entreprises, qu’il auoit finies à
son aduantage, que s’il n’eust esté secouru par vn
miracle extraordinaire, comme le succez le fit
voir aisement puis apres, la digue se rompant dés
le lendemain qu’il fut entré dans la ville, ce qui
eut veritablement donné moyen aux Anglois de
la secourir) il ne l’eut asseurement iamais prise,
qu’auec vne grande perte. Neantmoins quand
elle fut reduite aux abbois, & qu’elle fut entre les
mains de ce Grand vainqueur, il eut tant de pitié
d’elle, qu’il ne luy rendit pas seulement tous ses
priuileges, en luy continuant ses franchises, mais
encore il eut le soin de ceux qui luy estoient demeurez
apres vne grande famine qui auoit tout
exterminé dans ses murs, le reste paroissant comdes
spectres horribles qui faisoient peur en les regardant ?
Quels exemples, Sire, pouuez vous tirer
de ces deux grand Roys, qui touchent à vostre
Maiesté de si prés, sinon de continuer la clemence
que vous auez commencé de faire parroistre
sur nous dans vos plus tendres années, par le Ministere
de cette grande Reyne qui vous engendra,
& dont l’illustre vertu ne vous peut rien monstrer
que de bon. Vostre propre inclination, Sire,
vous portera sans contrainte à cherir vn peuple
qui ne respire rien que vôtre presence & qui s’est
veu comme enseuely dans le dueil, & dans la tristesse,
depuis le temps qu’il n’a point ioüy de son
Roy, & mesme à cette heure, s’il paroist quelque
contentement dessus son visage, ce n’est que par
l’attente de vous reuoir bien tost à Paris, cette
pauure villes affligée, qui demeurera tousiours
telle, si vous ne prenez la peine de la visiter. Elle
n’attend plus, si vous desirez d’acheuer son contentement,
que de vous remercier en entrant
chez elle, & de vous presenter les affections de
ses Citoyens, qui n’ont iamais eu d’autre bût
que de vous complaire.  

FIN.

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Occurrence 29. Anonyme. LE MERCVRE PARISIEN. CONTENANT CE QVI... (1649 [?]) chez Besogne (Cardin) [?] à Paris [?] , 8 pages. Langue : français. Sans page de titre. Paginé de 9 à 16. Partie 2. Voir aussi C_6_13 (partie 1), A_6_26 (partie 1) et A_6_27 (partie 2). Référence RIM : M0_2455 ; cote locale : C_6_14. le 2013-09-21 07:40:39.

de sorte que quand l’Espagnol
voudroit se preualloir de nos troubles, il n’oseroit pas entreprendre
sur nos frontieres à moins que de voir a vn instant ses
armees deffaites parles François. La seule ville de Tours gaignée par les douces promesses
de rendre son Presidial souuerain, a accueilly deux commis
de l’espargne qui en ont enleué tous les deniers qui estoient
entre les mains des Tresoriers & Receueurs, qui ont esté par
le Preuost du lieu conduits à sainct Germain en Laye & depuis
ont donné passage par leur ville au Regiment de Gassion
de huict cens hommes, & promet le donner aussi au Regiment
de cauallerie de la Meilleraye, & a deux aures Regimens qui estoient en Poictou.   L’enuoy dudit Heraut d’armes n’arreste point la suitte du
mauuais dessein que les ennemis ont de presser la ville de Paris,
au contraire ils renforcent la garnison de sainct Denys
par l’enuoy qu’ils y font du Regiment des gardes, & de huict
cens hommes qu’ils ont ietté dans le Bois de Vincennes afin
d’estre plus puissans pour continuer leurs courses & volleries,
& de faire encore vn corps d’armée considerable
pour s’opposer aux sorties de nos Generaux & d’empescher
la voicture de nos conuoys : mais l’on iuge assez par la
grande affection que monstre les Parisiens à demeurer vnis
auec le Parlement, & les courage auec lequel ils sortiront
tousiours en nombre de plus de quarante mille hommes bien
faits & bien armez pour aller estonner nos ennemis bien inferieurs
en nombre, qu’il est mal-aisé de croire que leurs efforts
ayent autre issue que la honte, la perte, & le desordre,
qui sera suiuy par les sousleuemens des paysans circonuoisins
lesquels pour se vanger de tant de voleries & cruautez
qu’ils ont exercé sur eux, les tailleront en pieces en retraite. Le Mardy 16, Febvrier on eut nouuelles que le Regiment
de Conty dit de Bourgogne estant arriué vers Brie Comte
Robert pour venir ioindre les troupes du Prince de Condé,
selon les ordres qu’il en auoit, le Marquis de Vitry & de
Nermoustier pour s’opposer a leurs passages assemblerent
deux cens Maistres qui ioincts auec trois cens cheuaux dudit
Brie Comte Robert, & pres de quatre mille paysans sous les
armes, assaillirent si vertement ce Regiment de quatre à
cinq cens hommes, que la pluspart furent tuez & cent ou six
vingt tant Officiers qu’autres faicts prisonniers, ce qui fait
perdre l’esperance au Prince de Condé de pouuoir prendre
Brie Comte Robert, où il y a bonne garnison. Le bien que Paris receut de la deffaicte de ce Regiment fut
la quantité de bleds, farines, & foings, qui y arriuerent
tant par charroy au nombre de plus de cent charrettes, que
par eau de Villeneuve sainct George en treize ou quatorze
batte aux, qui fait subsister cette grande Ville contre le dessein
de ses ennemys qui croyoient la mettre en estat de se
perdre d’elle mesme par le manquement du pain, duquel conuoy de bleds, quelques muids furent portez a l’Hostel
de Neuers pour y faire le pain de munition qui se donne aux
nouuelles leuees de gens de guerre.   La nuict du Mardy au Mercredy 17. Febvrier quelques
troupes sorties du Bois de Vincennes entrerent dans Charenton
à dessein d’enleuer ou de brusser le pont gardé par
trois cens hommes bien resolus de se deffendre, mais ils le
trouuerent en estat de ne pouuoir estre forcé qu’auec beaucoup
de perte des leurs, d’autant que, selon le conseil du Mareschal
de la Motte Haudencour, ce pont ne consiste qu’en
des planches faites en pont leuis chacun portant sur le bord
de la Riuiere, se leuant & se baisant comme l’on veut, chacun
costé garny de deuz canons pour receuoir ceux qui en approcheroient
pour le rompre, ioinct que les soldats qui le gardent
sont comme enterrez dans les retranchemens & peuuent
aisément & sans se perdre canarder ceux qui voudroiẽt
les attaquer : aussi les ennemys iugeans qu’il n’y auoit rien à
gaigner en attaquant ce pont, n’oserent l’entreprendre & se
contenterent de brusler quatre maisons dudit Bourg de Charenton
proche ce pont, pour marque de leur rage de n’auoir
pû faire d’auantage de mal. Tous ces lieux d’autour de Paris où ils ont pillé & butiné,
en les quittant, ont esté mis par eux sous contribution
qu’ils se font payer par ces pauures habitans sur peine de se
voir bruslez, pillez, desolez & à changer de demeure, la
pluspart plus proches de Paris s’y retirans auec leurs femmes
& enfans & ce qu’ils ont peu sauuer de meubles. Le mesme Mercredy 17. Febvrier iour des Cendres apres
midy le conseil de guerre se tient a l’Hostel de Ville ou se rendirent
le Prince de Conty, le Duc d’Elbeuf, autres chefs,
Capitaines, & personnes du Parlement, ou furent leües plusieurs
lettres contenantes la chasse donnée aux ennemis qui
couroient du costé de Brie, & de la Beausse, & de la prompte
arriuee de l’armee de Normandie, selon les aduis que le Duc
de Longueuille auoit enuoyé, lequel ne retient par deuers
luy que quatre mille hommes ayant donné toute satisfaction
à la Ville de Roüen par la reprise du pont de l’Arche, &
de son Chasteau, qui estoient autant de lunettes d’aproches pour luy nuire & empescher la libre nauigation & l’enuoy de
ses marchandises par la riuiere.   Le iour de deuant vn Courier arriua de sainct Germain
en Laye à Paris apportant sauf-conduit à Messieurs Tallon,
Bugnon & Meillan Aduocats & Procureur generaux
du Roy, pour aller audit sainct Germain & le Mercredy 17.
Fevrier par ordre du Parlement ils partirent de Paris sur les
sept heures du matin auec escorte de Caualerie iusques à
sainct Clou, ne pouuent passer par les ports de Neully ny de
Chatou à cause des ponts qui sont rompus Le 18. Febvrier Messieurs du Parlement ne sont entrez que
sur les neuf heures du matin, attendans le retour de Messieurs
les gens du Roy, & apprendre par leurs bouches les volontez
de leur Maiestez, sur lesquels ils verroient à quoy il se
faudra resoudre : Tout Paris les attendoit auec impatience,
non pas tant pour estre deliurez de la famine, la quelle grace
à Dieu, n’a causé aucun trouble en icelle comme les ennemis
se le promettoient, que pour apprendre s’il y auoit lieu
de quelque paix, le seruice & l’auctorité du Roi y estant maintenu
& conserué. On à de present tellement n’ettoyé d’ennemis tous les chemins
de Brie Comte Robert, & de Ville-neufue saint Georges
iusques à Charenton, qu’on y peut aller & venir librement
& la Caualerie du sieur Marquis de Vitry & Nermoustier
courent auiourd’huy iusques aux portes de Lagny & de
Meaux, sans rencontrer aucuns desdits ennemis. Nouuelles sont arriuées de Thoulouse des grandes emotions
qui se font au pays des Seuenes par ceux de la Religion
pretenduë reformée, sur ce qu’ils ont appris ce qui s’est passé
en Prouence aux Arrests des personnes du Comte d’Alets
Gouuerneur de la Prouince & du Duc de Richelieu general
des Galeres & de la resolution que presques toutes les villes
ont prises, d’armer pour la liberté publique & la Iustice,
ayant beaucoup d’elles, enuoyé au Parlement de Paris, demander
des Cõmissions pour faire leuées de gens de guerre,
tant de pied que cheual, auec promesse de venir au secours
de Paris si besoin en est, ne demandant autre chose sinon que
ce qu’ils pourront prendre sur les ennemis, sera pour eux. Le Vendredy 19. Fevrier vn Courier arriua à Paris de la part de l’Archiduc
Leopold auec lettres de creance à Monsieur le Prince de Conty,
nos Generaux & au Parlement & estant entré dans la grande Chambre,
aprez auoir presenté sa Lettre de creance il exposa le sujet de son enuoy,
sçauoir la paix que l’Archiduc auoit pouuoir du Roy d’Espagne de conclure
ainsi qu’elle auoit esté proposée à Munster, mais il desiroit sçauoir
auec quels Ministres elle se concluroit, & aprez auoir signé la declaration
il se retira. Au mesme temps l’on sçeut que les habitans de Melun auoient tué la
garnison que leur Gouuerneur y auoit fait entrer. Ce iour-là mesme deux Charettes & quatre Mulets chargez furent
arrestez à la porte S. Iacques, ils auoient des Couuerture de la Reyne,
les gardes les menerent aux Palais & du Palais à l’Hostel de Ville par ordre
de la Cour. La nuict du Vendredy au Samedy nostre Caualerie estant sortie commandée
par le Prince de Marsillac, alla prez Gros bois où elle trouua la
Cauallerie du Prince de Condé commandée par le sieur de Grandee :
qu’elle chargea d’abord, mais d’vn embuscade sortirent quelques Regimens
de mousquetaires ennemis qui tuerent 30. des nostres & en blesserent
autant, le Prince de Marsillac y fut blessé d’vn coup de pistolet à la joüe. Le soir mesme quatre cens Chariots de bled & d’auoine partis de Brie
Comte Robert arriuerent à Paris. Le lendemain les ennemis entrerent dans
Linas & Mont-l’herry où ils exercent des violences & des pilleries à eux
ordinaires. La nuict du Samedy 20. Fevrier les ennemis allerent à Lesigny, en
nombre de cinq cens hommes de pied & quelque caualiers sous le commandement
du sieur de Torigny, ils assaillirent le Chasteau par dix ou
douze vollées de Canon auquel ils firent breche, ce que voyant ce luy qui
y commandoit pour ie Duc de Luynes auquel ledit Chasteau appartient,
il demanderent à se rendre ce qui leur fut accordé sur les six heures dudit
iour & encore que le Chasteau ne fust pris de force, mais à composition,
les soldats ne laisserent pas de piller ce qu’ils y trouuerent. De là les mesmes ennemis s’emparerent du Chasteau de Villemenon
& de Servon où ils laisserent garnison. Vn peu deuant les gens de Monsieur le Prince s’approcherent de la ville
de Meaux à dessein d y mettre garnison, mais les habitans la refuserent
& protesterent de demeurer vnis auec Paris & suiure les deliberations
du Parlement, comme estant le premier mobile sur lequel se meut tout
le reste de la France. Le mesme iour Samedy vne Compagnie du Regiment des Gardes Suisses,
qui estoit à S. Denys en sortit & le vint rendre à Paris où le Colonel
presta serment à l’Hostel de Ville. Le Marquis de la Boulaye selon l’ordre du Duc de Beaufort, est fait
Gouuerneur de la ville & Chasteau d’Estampes, sans que cela l’oblige
d’aller & venir à Paris & se trouuer à l’armée.

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Occurrence 31. Anonyme. CATALOGVE DES PARTISANS. ENSEMBLE LEVR... (1651) chez [s. n.] à [s. l.] , 20 pages. Langue : français. Dans Choix I de Moreau. Référence RIM : M0_646 ; cote locale : D_1_47. le 2012-04-20 09:43:14. Barbe qui demeure rue des Franc bourgeois a esté aussi de tous
les traittez.
Les deux Guenegaud. Item & la succession de leurs pere.
Bopean & Rolot leur commis.
Item de la Place & Rozerot, commis de Petit.
Ioly Payeur des Rentes des Aydes, leur associez, demeure rue du
Temple prez la rue pastourelle. Housset Tresorier des parties casuelles a esté de toutes affaires
tant en qualité de commis de Sabathus, dans la desroute duquel il a estably sa fortune que depuis qu’il a exercé sa charge. Mazel
pauure garçon de Surenne, s’est enrichy par les mesme voyes, il
demeure vers la place Royalle prez l’Hostel Carnaualet.
Seuocq demeure rue Cousture saincte Catherine, a esté de tous
les traittez.
De Coulange pere & fils, rue S. Anthoine. Item Dournel, Ioly
& Romanet ; beau pere & gendre   Item la succession de la Teigna. Item Rosecy deuant Munitionnaire.
Item Lãguet & de Repas, ont esté de tous traittez des nouueaux
offices establis sur les ports, led. Lãguet demeure rue des 2 boules Le Tuillier freres, Item outre les vsures notoires qu’ils ont
commis, eux & plusieurs autres Marchands estans sans foy, &
sans religion comme eux. Le Tardif qui a fait le traitté des toisez des maisons en suitte de
plusieurs autres traittez, comme celuy de l’establissement du sol
pour liure, & autres maltotes de cette qualité
Guiguot jadis pauure vagabond, qui n’a eu aucune cognoissance
de pere ny de mere, s’est enrichy du temps de Bulion, pour estre
entré en quelque maltote. Haligre pauure garçon de Chartres, a
si bien pillé les finances du Roy dans l’Intendance de Catalogne
qu’il passe auiourd’huy pour homme de condition. Le Clerc Tresorier de l’extraordinaire. Charon & le Page ses
compagnons d’offices gens venus de neant, possedent des biens
immenses, par les volleries qu’ils ont fait dans leurs charges. Bertrand & Angran sonbeau pere, ont si bien ioué leur personnage
dans les Consignations, qu’ils s’y sont extrememẽt enrichy La succession de Gilloty l’vn des interressez aux Gabelles peut
bien estre compris en ces recherches. La succession de Fiembet, n’en doit pas estre exempte, chacun
scachant que de pauure garçon venu de Languedoc, il est mort
puissamment riche pour auoir manié les deniers du Roy, & l’on
peut iuger des grands biens qu’il a laissez par la comparaison de
l’article suiuant. De Castil Tresorier de l’Espargne & Floreucau. La fuccession de Lãbert fils d’vn Procureur des comptes, commis
dudit Fiember, peut contribuer plus d’vn milion aux despences
presentes, sans estre incommodée, ledit Lambert estant mort riche de plus de cinq ou six millions de liures qu’il a pillez apparamment
dans les deniers du Roy, dont il a eu le maniment sous
ledit Flembet on ne peut pas prendre ce discours pour vne illusiõ
puis qu’il est cõneu à vn chacun, que le dit Lambert a fait des legs
pour vn million de liures ou peu s’en faut, outre les grands biens
& les belles maisons qu’il a laissée tant aux champs qu’a la ville.   La succession de Bretonuilliers est encore d’vne classe plus releuée,
en ce que nonobstant le grand nombre de ses enfans, il a
donne en mariage vn million de liures à sa fille. Muissat pauure
petit La quais de Morin a si bien agy à l’exemple d’vn si bon maistre,
qu’a forces de pilleries, il s’est entierement enrichy. Fleriau pauure garçon de Tours, à present fermier de la Patente
de Languedoc, a fait si grand nombre de traictez à l’exemple
de Bonneau son maistre qu’il est très puissamment riche. Pallu laisné & Parcelle, Payeur des rentes, ont fait le semblable,
tant aux sous-fermiers des pied-fourché & des Aydes, qu’en plusieurs
traictez & recouurement des taxes qu’ils ont entrepris. Monnerot cy deuant Commis de Bretonvilliers, a si bien vollé
le Roy & son maistre, qu’il est extremement riche & demeure en
l’Isle Nostre Dame. Les Groins freres du maistre du cabaret de la
Pomme de Pin, à force de pillages qu’ils ont faits dans la subsistãce
lors de l’establissement d’icelle, ont acquis de grands biens
& possedé des charges de finances tres-considerables. Miguiera fait de mesme tant par ces voyes que par l’interest
qu’il a, & en plusieurs traictez, notamment en l’establissement
du sol pour liure. L’Auné graue a fait plusieurs pillages dans la generalité d’Or
leans pour le recouurement des tailles qu’il auoit mis en party,
& y a entretenu cinq ou six compagnies de fuziliers qui ont tout
perdu la Prouince, & outre a esté de tous les traictez particulierement
de celuy des taxes des deniers aysez. Marlin Intendant
de l’escurie du Roy a si bien pillé dans la dite Intendance que les
tours du baston luy ont vallu pour entretenir le faiste & le luxe
de sa despence. Le Ferron a tellement auilly les rentes de l’Hostel de Ville
par la tolerance qu’il a fait du retranchement d’icelles moyennant
Finances, que ce qu’il en a touche pour se laisser corrompre & souffrir lesdits retranchements sans se plaindre ; comme il
deuoit auoir fait pour l’interest public, le met en possession de
sommes immenses & deniers comptans outre les cent mil escus
qui luy sont deuz par les fermiers des gabelles, & les deux cens
mil liures par les payeurs des rentes des Tailles, il demeure rue
Barre du-bec. Guillard qui demeure vers S. Paul s’est mesle de
toutes affaires, & Blossier. Item Lesselin qui demeure en l’Isle
Nostre Dame, a tant vollé à la chambre aux deniers du Roy, que
ladite chambre en est si despourueu, qu’il ne s’en trouue point
pour la despence & bouche de sa Majesté. Villette a entr’autres
traictez, celuy des Courtiers de Bordeaux, où il s’est extremement
enrichy auec ses associez, il demeure aux marais.   De Vic qui demeure aux fauxbourg S. Germain, a fait plusieurs
traictez, notamment en la Prouince de Normandie. Le Gros qui demeure rue Gille-cœur, a fait plusieurs traictez,
& a esté associé de deffunct Garnier. Keruer qui demeure prés
l’Hostel de Nemours, a esté de tous les traictez sans exception,
tãt auec Galland, Marin & Bonneau, que Gapellan, Demons, le
Camus & autres, Ligours & Pidou, qui a esté commis de Barbier
& luy a inspiré toutes les maltotes qu’il a faite en quelque façon
que ce soit, & est pauure garçon qui de son chef n’auoir aucune
chose, & qui s’est enrichy aux friponneries & diuertissement qu’il
a fait des effects de deffunt son Maistre. Le Taneur qui demeure aux Marais, s’est enrichy pour auoir diuerty
& destourné les effects dudit Barbier prouenant des recouurement
qui luy auoit esté confié, & s’est parjuré en Iustice pour
se conseruer lesdits effects, & deniers recelez lors qu’apres la
mort dudit Barbier, on luy en a demandé compte. Gaston les Iouberts freres, & les nommez Potier pere & fils
demeure au fauxbourg S. Germain ont fait le semblable. Du Fresne Aduocat & Quignon cy deuant Procureur en Parlement
ont tant fait que de pauure garçons qui ne possedoient aucune
chose & sont aujourd’huy tres opulente. Caussant à fait le
semblable dans le recouurement des taxes dont le deffunt Galland
la chargé. Fin du Catalogue des Partisans,

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