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Mazarinade n° B_18_5

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Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, OV HISTOIRE COMIQVE DE CE TEMPS. Contenant tout ce qui se passe, tant à la Cour qu’à Paris. CINQVIESME PARTIE. Turbatus est à furore oculus meus, inueteraui inter omnes inimicos meos. Psalm. 6. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_5.


certains Frippiers, qu’on appelle Iuifs, traiterent
vn pauure malheureux, sans comparaison, de la
façon que les anciens Iuifs firent Nostre Seigneur,
pour auoir appellé leur Compagnie la Synagogue :
ils le lierent sur vne chaise, & le souffleteret,
luy donnant des nazardes, & puis enfin, lassez
de le tourmenter, luy deschargerent cinq ou
six coups de fusil par la teste, & le massacrerent
ainsi miserablement : cette cruauté sans exemple
estonna tout Paris, & Dame Iustice s’en courrouça
fort, & informa contre-eux ; mais le Portrait
du Roy leur seruit autant que les Eglises font
aux meurtries en Italie : laissons cela à part, &
retournons à nostre propos, nos deux armées
estans si prez l’vne de l’autre, on attendoit tous
les iours vn combat, & mesme les Gazetiers enrageoient,
de ce qu’ils estoient si long-temps
sans se battre.
 
Cependant, cela ne laissoit pas d’estonner nos
Mazarins de la Cour, car ils sçauoient le grand
nombre d’hõmes qu’auoient Messieurs les Princes,
& comme les Parisiens qui les menaçoient,
auparauant leur faisoient obenigna, ce qui les fit
resoudre de brasser quelque reuolte dans Paris,
selon la lettre que le Car. Maz. leur auoit escrite,
qui contenoit que puis que les Princes estoient si
puissans, qu’il falloit faire des pratiques dans Paris,
& tascher à sousleuer le Bourgeois contre le