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Mazarinade n° A_3_70

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Anonyme [1649], LE GEANT SICILIEN TERRASSÉ PAR LES BONS FRANCOIS. , françaisRéférence RIM : M0_1473. Cote locale : A_3_70.


Mazarin, cette vipere & cette engeance insupportable
aux François. Et comme il estoit vn Briaree auecque cent
mains, & qu’il auoit cent boucliers deuant luy, pour la deffence
de son iniustice, il estoit besoin que le Parlement de
Paris, le plus illustre Senat de toute la terre, & qui ne cede
rien à celuy de Rome, commençast par les Partisans, qu’il a
ruinez au point qu’ils nous auoient desia tous perdus. Leur
défaite au premier abbord espouuanta leur grand Ministre
d’Estat, qui ne sembloit estably que pour les maintenir dãs
leur mal, & tous ces boucliers estant tombez de ses mains,
il se trouua enfin presque desarmé, & n’auoir plus que la pesanteur
de son corps pour se proteger. Il cõmença dés lors
à ressentir les coups que l’on luy portoit, ne pouuant pas
rauir tant d’argent qu’il auoit fait iusqu’à lors, de sorte qu’il
fut affoibly de beaucoup par cét accident. Le second foudre
qui tomba sur luy, ce fut le commandement de se retirer,
se rendant criminel de leze Maiesté, s’il ne le faisoit dans le
temps qu’on luy prescriuoit. Depuis ce temps là il a tousiours
esté battu d’vne si forte tẽpeste par les bras des Princes
les plus vaillans de toute l’Europe, qu’il semble que ce
soit vne gresle qui soit tombée sur luy, pour le marteler incessamment,
& sans aucune relasche. Aussi voit on qu’il se
trouue aux derniers abbois, & que s’il luy reste encore quelque
peu de vie, c’est par l’entremise de ceux qu’il a sans
doute enchantez, & qui venant bien tost à reconnoistre
son excessiue malice, ne manqueront point de se ioindre
à ceux qui l’ont poursuiuy les premiers, & tous ensemble
ils acheueront à le perdre, le Ciel le reseruant sans doute au
supplice qu’il a merité.
 

FIN.