[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_16_55

Image de la page

Anonyme [1652], LE FRANÇOIS DES-ABVSÉ, MONSTRANT LES MOYENS infaillibles pour establir & affermir la veritable paix dans l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1410. Cote locale : B_16_55.


croyance, lesquels en suite les interrogeoient, les enseignoient
& les exhortoient pour les faire changer d’opinion,
puis enfin s’ils persistoient, les laissoient, declarans simplement
au Iuge leur obstination : Tellement que le iugement
de mort qui s’en ensuiuoit, estoit purement d’authorité seculiere :
En quoy certainement l’Eglise sauuoit bien les apparences
de sa premiere douceur & integrité, mais elle ne laissoit
au fond de se soüiller de sang, & le Roy & ses Officiers
apparemment autheurs de telles condemnations de mort,
n’en estoient à vray dire que les executeurs : C’est pour quoy
aussi cette politique a este corrigée, mais cependant elle fait
voir que l’Eglise Gallicane a tousiours fait profession de demeurer
aux purs termes du spirituel, & qu’elle a laissé au Roy
l’entier vsage & la distribution des peines temporelles ; en
quoy faisant, elle les a suffisamment reprouuées, puis que si
elles deuoient estre infligées pour crimes d’heresie, c’eust
esté sans doute à elle seulle d’en ordonner, aussi bien cõme
il lui apartient de cõnoistre desdits crimes, & n’y employant
que les excõmunications & les penitences, elle montre assez
que tels crimes ne sont sujets à autres peines que spirituelles.
 
La seconde raison est, tirée de la nature de la Religion
Chrestienne qui est trop debonnaire, pour infliger aucunes
semblables peines, elle n’en connoist la pratique, que passiuement,
Iesus Christ est vn Roy spirituel, lequel a bien vn
glaiue pour destruire ses ennemis, mais il le porte à la bouche
pour monstrer que c’est sa seule parolle qui les combat &
subiugue, soit qu’il conuertisse, ou qu’il conuainque les contredisans,
ce n’est que par euidence de doctrine ; Quand il
menace ce n’est pas comme Iuge (quoy qu’il le soit veritablement)
mais comme Docteur & Prophete qui aduertist charitablement
les pauures pecheurs & déuoyez des maux qu’ils
s’attirent sur la teste, afin que par leur propre interest, il s’en
retirent par frayeur, comme qui se sauueroit du feu, ou du
bord d’vn precipice ; Tous ses diciples le suiuent volontairement,
il veut auoir leur cœur, il les appelle peuple de franc-vouloir,
les attire à soy par cordages d’humanité, & est si
esloigné d’vser de contrainte & de violence, que mesmes il