[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_16_55

Image de la page

Anonyme [1652], LE FRANÇOIS DES-ABVSÉ, MONSTRANT LES MOYENS infaillibles pour establir & affermir la veritable paix dans l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1410. Cote locale : B_16_55.


& riche : Par le trauail on gage du pain ; on euite les
embuches de la volupté : on s’acquiert l’honneur & la gloire :
Par luy le corps se maintient en haleine, la santé se conserue,
les forces redoublent, l’esprit se nourrit & s’épure : Par
luy les Sciences & les Arts se perfectionnent, la campagne
s’embellit, les villes s’enrichissent, le païs abonde en tous
biens : Enfin par luy l’auariue & la rapine cessent, puis que le
gain legitime suffisant au besoin de chacun, nul n’a plus sujet
de rechercher les grands biens par mauuaises voyes ; la seureté
publique s’affermit, puis qu’il donne moyen de ne manquer
d’aucunes munitions, & qu’il fait aussi qu’il ne se trouue
plus de traistres : Et le Prince deuient inuincible, puisque le
Peuple estant riche, lui fournit plus volontiers de grandes
finances, que les jeune gens estans sobres, soigneux &
adroits, il s’en fait d’excellents Soldats ; & que la Noblesse
est toute équipée, & par consequent tousiours en estat de
faire la guerre.
 
Pour pouruoir aux inconueniens que donne la diuersité
des Religions, il ne faut pas que ceux qui en professent
l’vne, violentent ceux qui suiuent l’autre, veu qu’il est impossible
qu’on reduise par force les hommes à vne mesme
creance, les esprits estans indomptables, & s’affermissans
par les difficultez à aimer les choses deffenduës : Les siecles
passez ne nous en ont fourny que trop d’experience, les
rigueurs qu’on a pratiquées afin d’emmener les peuples à
l’vnité de la foy, ayans si fort irrité le mal, qu’il a produit des
troubles plus pernicieux à la France, que touts les rauages
des ennemis Estrangers : Toutes ses Prouinces sont deuenuë
frontiéres par les actes d’hostilité qui s’y sont exercez entre
elles : Ses villes se sont partagées en contraires partis, la diuision
s’est iettée iusques dans les familles, les freres ont
renoncé aux mouuements du Sang, les enfans au respect de
la Nature, l’homme est deuenu loup à l’homme, on a violé
les lieux Saincts, pillé les Eglises, demoly les Autels ; & on
a enfin esté reduit à la necessité d’asseurer l’exercice de la
Religion Catholique, par la tolerance de celuy de la nouuelle.