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Mazarinade n° B_16_4

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Anonyme [1652], LA VOIX DE PEVPLE AV ROY, Pour la Paix Generale. , françaisRéférence RIM : M0_4058. Cote locale : B_16_4.


que pour entrer dans les entrailles de celle qui nous est
commune : voyla vn grossier crayon des miseres qui ruynent
vostre Royaume, l’on ne vous descouurira pas si
tost les peines & calamitez de vostre peuple, que l’on
vous dit, qu’il faut aduancer le Cardinal Mazarin, que
c’est vn grand homme, qu’il faut punir ses ennemis : il ne
faut plus que le canoniser, il s’imagine estre quelque chose,
par ce que l’on luy a dit, & croit auoir accreut sa saincteté
& sa pieté de beaucoup, par ce qu’il a augmenté les
membres de Iesus Christ, en faisant vne quantité innombrable
de gueux, qu’elle pitié, & s’ils estoient au milieu
des Barbares, des Scytes, & des Infidelles, ils receuroient
des traitemens plus doux & plus fauorables.
 
C’est vn Chrestien qui cause tout ce desordre, ah
Dieu ! qui l’eust ia mais peu croire ? c’est vn Cardinal ! vn
Cardinal ? il faut leuer les espaules & demeurer sans paroles.
C’est maintenant que ie me range du party d’Aristote,
& i’adjouste foy à sa Metempsicose, ie crois que
l’ame du plus impie, du plus scelerat, & du plus tyran, est
venu habiter son corps, pour tourmenter vos Sujets, &
les faire mourir d’vne façon tres rigoureuse, puis que la
iustice diuine s’en est seruy de fleau contre le genre humain :
Ah ! qu’il est rude de finir sa vie dans vn champ,
dans vne ruë, & dans vne place publique, tout seul, sans
compagnie, & au milieu des tourmens : ce n’est presque
rien que cela : mais ce qui touche d’auantage ce peuple
pauure de biens, quoy que riche en fidelité, c’est de rendre
ses derniers souspirs sans estre criminels, & que la fin
de sa vie ne puisse estre consumée à vostre seruice.
Ce sont la les veritables sentimens qui accompagnent
les demandes de ces squeletes viuantes, qui ne crient que
paix, & l’ont reyteré si souuent, que les echos des bois &
des antres qu’ils ont habitez, sans estre animé par vne