[retour à un affichage normal]

Mazarinade n° B_17_27

Image de la page

Anonyme [1652], LA VERITÉ, PARLANTE AVEC liberté, sur l’Estat present. I. Sur la corruption de tous les Ordres & Loix du Royaume, dans le Ministere du Cardinal Mazarin. II. Sur les mal-heurs que la France à soufferts par sa tyrannie. III. Sur les moyens de preuenir à l’aduenir le Gouuernement des Estrangers. IV. Et pour pourueoir à la Regence durant la Minorité & le bas-aage de nos Rois. , françaisRéférence RIM : M0_3997. Cote locale : B_17_27.

luy fut-il, il feroit obligé raisonnablement
de le congedier : mais si c’estoit vn volleur, vn
perfide, vn seditieux : il le deuroit non seulement
chasser, mais le liurer à la Iustice pour-en
faire vne punition exemplaire. Ie dis bien d’auantage,
que tant s’en faut que la comparaison
d’vn particulier enuers ses domestiques, & d’vn
Roy enuers ses sujets soit auantageuse, & aux
Mazarins, qu’au contraire, elle sert à les confondre.
Quand vn particulier chasseroit tous ses
domestiques pour en retenir vn, quand il se separeroit
mesme de sa femme & de ses enfans, il
feroit vne faute à la verité : mais elle ne seroit nuisible
qu’à luy mesme. Au lieu que le Roy pour
retirer vn de ses sujets ne sçauroit chasser tous
les autres, puisque son Empire ne consiste qu’en
leur obeїssance, & que ces deux choses sont relatiues.
 
Il faut donc conclurre que son Altesse Royale,
& ensuite Messieurs les Princes & Messieurs
du Parlement, doiuent s’opposer vigoureusement
aux desseins de personnes si suspectes & si
odieuses à la France, & données par Mazarin au
Roy pour le gouuerner & conseiller durant son
absence, pendant le bas-aage de sa Maiesté.
Apres des raisons si conuaincantes qui sont
cy-dessus alleguées, se pourra-il trouuer des personnes
qui ne les approuuent pas, & qui douterent