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Mazarinade n° B_17_19

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Anonyme [1652 [?]], LA VERITÉ CONTINVANT DE PRONONCER SES ORACLES SANS FLATTERIE, I. Sur Mademoiselle. II. Sur le premier President. III. Sur le Marquis de Chasteau-neuf. IIII. Sur la Duchesse de Chevreuse. V. Sur le Comte de Harcourt. VI. Sur le Mareschal de Turenne. VII. Sur le Comte de Seruient. VIII. Sur le Conseil d’Espagne. IX. Sur le Conseil du Roy. X. Et sur Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_19.


y soient où qu’ils n’y soient pas ; si ceux qui deliberent,
n’y concluent point au gré de leurs passions, le resultat
de leur consultation ne seruira que de sujet de mespris.
Il faut donc qu’il ny ait que des lasches, car les genereux
ne seroient point à l’espreuue de ce mauuais traitement :
qui sont ceux là ? c’est le Prince Thomas, c’est le Premier
President, c’est Seruient, sont les Milors Germain
& Montaigu, c’est le nommé Zungodedei, & quelques
autres de ce merite.
 
Mais quoy, n’y a t’il-pas vn homme de bien ? n’y voiton
que des violans, des Bandits, des parricides d’Angleterre,
des François seditieux, & des politiques ignorants ?
n’y a t’il point vn sage, vn desinteressé, vn homme
d’Estat ? s’il y en auoit quelqu’vn on l’en feroit bien-tost
sortir : ce n’est pas le poste des gens d’honneur : pour
y entrer, il faut estre complaisant à la tyrannie : pour s’y
maintenir, il faut sçauoir les aduis qu’on desire, pour
n’en donner point de contraires.
Voila le Conseil d’vn Roy & d’vn ieune Maieur :
Dieu vueille que le naturel de ce pauure Prince, soit à
l’espreuue de toute sorte de mauuaises impressions : car à
moins d’vn miracle il n’est pas possible d’en esperer rien
de bon. Quoy Zungodedei entre dans le Conseil ? vn
Bandy ? vn Scelerat ? vn Bougearron Italien ? vn ie sçay
qui ? Germain & Montaigu y sont escoutés ? deux
broüillons qui ont perdu le Roy d’Angleterre ? qui
ont causé tous les desordres de ce deplorable Estat ?
deux Anglois qui sont nais ennemis irreconciliables
de cette Monarchie. Ie ne m’estonneray donc plus des
resultats de ce Conseil pretendu, que lors qu’ils seront
bons, puis que les seditieux gouuernent : Que peut-on