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Mazarinade n° C_1_7

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Saint-Joseph (révérend père dom Pierre de = R. P. D. P. D. S. J.) [1649], CATECHISME DES PARTISANS, OV RESOLVTIONS THEOLOGIQVES touchant l’Imposition, Leuées & Employ des Finances. Dressé par Demandes & Responses pour plus grande facilité. , françaisRéférence RIM : M0_652. Cote locale : C_1_7.


vne chose ridicule & honteuse de demander autant de
contribution à vn pauure qu’à vn riche, lors qu’il est question
de faire des leuees pour les necessitez de l’Estat.
 
D. Quel iugement faites vous donc de ceux qui ne
se contentent pas de ne rien contribuer, encore qu’ils
soient fort riches, mais qui se seruent de ces occasions
pour s’enrichir, appliquant à leur profit particulier, &
pour s’éleuer au delà de leur naissance & de leur condition
vne partie de ce qui estoit necessaire & destiné pour
la conseruation du public ?
R. Ie responds que ce sont des monstres d’hommes,
qui n’en ont que la figure exterieure ; qui sont l’execration
du Ciel, & doiuent estre l’auersion & l’abomination
publique, plus dangereux & plus punissables que
les ennemis estrangers, comme les abscez qui se forment
dans le corps sont plus dangereux & à craindre, que les
pustulles qui s’esleuent sur la peau ; Qu’ils pechent mortellement,
& n’en peuuent estre absous qu’apres la restitution.
D. Les Rois peuuent-ils pas faire des leuees pour aduancer
la fortune & faire la maison de ceux qu’ils iugent
particulierement dignes de leur faueur & de leur
amitié ?
R. Nullement, Car supposé que l’Estat n’est pas tyrannique,
& qu’ils ont leur domaine pour en disposer à
leur gré, la seule necessité leur donne la liberté de foüiller
dans la bourse de leurs peuples, qui est comme vn bien
estranger, & sur lequel hors cette circonstance ils n’ont
point de droict. Et si pour leur satisfaction particuliere,
comme pour le luxe des bastimens, d’habits, d’ameublemens,