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Mazarinade n° B_15_41

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P. D. B. D. P. [signé] [1652], HARANGVE EN PROVERBES, FAITE A LA REINE, Par vn notable Bourgeois de la Ville Royale de Pontoise, deux iours auant le depart de Mazarin. Pour obliger cette Princesse à consentir à son esloignement, par les raisons cy-apres deduites. , françaisRéférence RIM : M0_1562. Cote locale : B_15_41.


au papier des rageans, s’ils en sont quittes à si
bon marché. Toutefois, MADAME, sauf meilleur
auis, il me semble que vous n’en deuriez pas
croire vostre courage, & qu’il seroit à propos de
regarder qui a tort, & qui a le premier failly,
parce que les loix sont faites pour tout le monde,
& qu’il ne faut chastier autruy du mal que
nous auons fait nous-mesmes ; c’est pour cela
qu’on dit souuent, lors que d’autruy parler voudras,
regarde à toy, tu te tairas, & de fol Iuge
breve sentence. Le mieux seroit sans doute, de
renuoyer à Dieu la vangeance, parce qu’il est
iuste Iuge, & qu’il sçait qui a tort ou droit, &
ne sçauez-vous pas qu’il a dit, que qui de glaiue
frapera, de glaiue mourra. D’ailleurs ce n’est pas
tout que des choux, il faut dequoy les engraisser.
Vous sçauez qu’il faut mesurer ses forces à son
entreprise, que l’archer ne vise pas tout ce qu’il
mire, & qu’entre la bouche mesme & la cuiller,
il y a souuent du destourbier. C’est pour vous
dire, que ie doute fort, si quand vous seriez toute
confite en malice, vous pourriez mettre hache
en bois, & faire autant de mal que vous esperez.
En effet, à brebis tonduë Dieu mesure le
vẽt, & ie croy certes que vous ny trouueriez pas
vostre compte, & que si vous faites des poids à
ces Messieurs de Paris, ils ne manqueront de
vous faire des feves, & le rendront à vostre Mazarin