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Mazarinade n° A_9_13

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Morgues, Mathieu de [?] [[s. d.]], BONS ADVIS SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_594. Cote locale : A_9_13.


Monsieur le Prince a fait vn si grand changement ;
qu’aussi-tost qu’il y est entré, il y a trouué, non seulement
l’inimitié de ceux qu’il aymoit & protegeoit ;
mais l’amitié de ceux qu’il haissoit & vouloit destruire :
Qu’il ne crie plus de ce lieu éleué d’où il découure
Paris : que prens garde à toy pauure ville, on te va
desoler, & faire ce que i’ay manqué il y a quinze mois ;
lors qu’en cette campagne qui est deuant moy, ie
voulus attirer au combat tes gouuerneurs & tes citoyens ;
pour aprés leur déroute, ietter dans tes entrailles
le fer & le feu, portez par des barbares : Cours
maintenant aux armes, que ie t’ay contraint de prendre
contre moy ; rends toy criminelles de leze-Maiesté
diuine & humaine ; afin qu’à ton exemple tout
le Royaume se sousleue pour me tirer d’icy. Occupe
les forces du Roy dans le cœur de la France, & laisse
ses frontieres ouuertes aux Estrangers. Que tout le
sang de ta genereuse Noblesse & de tes vaillans soldats
qui a esté répandu en Flandre, en Allemagne, en
Italie & en Espagne, & que ie n’ay iamais épargné, soit
perdu. Que toutes les Finances qui ont esté employées
en ces pays là, & qui ont incommodé le nostre
demeurent inutiles. Qu’on soit obligé de rendre
auec honte toutes nos conquestes, & mesmes les
miennes. Qu’on s’humilie deuant l’arrogance Espagnole,
& qu’on luy demande pardon, pour forcer la
Reyne à me donner la liberté, de laquelle dépend le
souuerain bien de l’Estat, le salut de Paris, & sur tout la
conseruatiõ de ceux que vous appellez les Frondeurs.
C’est à ceux là particulieremẽt, ausquels mes écriuains