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Mazarinade n° A_9_2

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Fortin, Pierre (sieur de La Hoguette) [1650], CATECHISME ROYAL. , françaisRéférence RIM : M0_653. Cote locale : A_9_2.


Schisme en la creance, l’introduit en la fidelité qui est deuë au
Prince. Et sur ce sujet, ie ne sçay s’il ne seroit point à souhaitter,
qu’on fust plûtost demeuré dans l’vsage ordinaire de la Penitence,
quoy que peut-estre plus indulgent qu’il n’a esté en d’autres siecles,
que d’avoir voulu faire reuiure vne ancienne pureté, tres-parfaite à
la verité ; mais incompatible avec la pratique des derniers temps.
Cette vieille nouveauté nous fait assez voir par la des-vnion qu’elle
a causée, que les semences en sont dangereuses, & les injurieux
Escrits qui se sont faits de part & d’autre sur ce sujet, tesmoignent
assez nótre peu de charité ; & qu’on n’est pas moins touché de l’amour
de son opinion, que du zele de la Maison de Dieu : Et ainsi
j’estime qu’il seroit tres-à-propos d’inter dire l’encre & le papier
sur cette matiere.
 
L. R. Dites quelque chose de plus rude : car puis qu’il y a relation
des Loix de mon Estat aux Loix diuines, qui trouble les vnes ou
les autres, est également criminel de leze Majesté, & partant il
merite d’estre chastié.
L. G. SIRE, Nótre zele au service de Dieu doit estre pur & net :
Il se doit allumer au feu de charité, & non pas au flambeau des Furies.
Nous avons veu par experience que l’Heresie a pris plus de
vigueur dans l’effusion du sang de ses Martyrs pretendus, que dans
la force de la predication. C’est vouloir faire descendre le Saint
Esprit sous la forme d’vn Vautour, ou d’vn Corbeau, & non pas
sous celle d’vne Colombe. Enfin la colere de l’homme n’a jamais
satisfait à la Iustice de Dieu, qui n’est que douceur & mansuetude.
L’huille dont on vous oinct en vótre Sacre, vous apprend que les
conseils d’vne Teste Sacrée ne doivent pas estre violents Ainsi tout
esprit inquieté de la demangeaison d’escrire, sera puny suffisamment
quand on l’interdira de papier & d’ancre.
L. R. Mais dites-moy ie vous prie, ne peut-on point commettre
aucunes fautes contre la Religion, qui meritent la mort ?
L. G. Tout Athée qui fait profession ouverte de son Atheïsme,
& tout Libertin dogmatique qui veut impugner publiquement la
verité de la Religion Chrestienne, qui est la Religion de l’Estat, la
merite : non pas tant à cause de son impieté, de laquelle Dieu se
peut venger luy-mesme sans qu’on luy ayde, que parce qu’il semble
accuser de bestise & d’ignorance nos saintes Loix, qui sont le
lien de la seureté publique, & vouloir introduire au lieu d’elles, l’Anarchie