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Mazarinade n° B_10_26

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], DISCOVRS IMPORTANT SVR L’AVTHORITÉ DES Ministres, & l’obeyssance des Subjects. FAISANT VOIR I. Que les Ecclesiastiques qui flattent les consciences des Grands, sont les sources de tous les maux des Estats. II. Que tous Ordres sont obligez en conscience de resister à la tyrannie des Ministres. III. Qu’aucunes Impositions ne peuuent estre faites que du consentement des Peuples. IV. Que l’obeyssance n’est deuë qu’aux Iustes, c’est pour cela qu’elle doit estre raisonnable & non pas aueugle. , françaisRéférence RIM : M0_1125. Cote locale : B_10_26.


faire paroistre quelque ombre de Iustice, ils ont recours
à vn passage du 8. ch. du liure des Roys, duquel voicy
les termes : le droict du Roy sera tel, qu’il prendra vos
enfans pour s’en seruir, & vos heritages pour les donner
à ses Courtisans, & leuera des tributs sur iceux, pensent
& se persuadent en faire vne couuerture à toutes leurs
exactions & leurs violences, imputer au reste des hommes
& les couurir de tenebres.
 
Or ie leur demanderois volontiers si ce droict qu’ils
establissent de la sorte est general, & contre tous, ou
contre vne partie du peuple seulement : Il est sans
doute vniuersel & indefiny comme la seule lecture le
monstre : car c’est tout le peuple conuoqué qui demande
vn Roy, & fait que les biens des grands & des petits
sont égallement assujettis à ce droict & à cette puissance.
Ce qu’estant, n’est-il pas plus iuste & plus raisonnable
s’il suruient des necessitez publiques ausquelles le Roy
ne puisse pouruoir qu’auec le secours de ses sujets, que
cette contribution vienne des riches & puissans que des
pauures & des mediocres. Et tant s’en faut, que ce sont
ceux là qui accablent le pauure peuple de foules, prennent
toute sa substance & la conuertissent à leur profit
auec les Partisans, que nous auons veu declamer le plus
hautement contre cette maxime que vous authorisez,
parce qu’ils n’estoient pas assez tost remboursez de leurs
prests & de leurs vsures composez du sang des miserables.
Examinons le sens & la verité de ce passage, comment
est-il possible qu’on en fasse vne application si outrageuse,
si difforme, & si contraire à l’intention du peuple qui a
nettement expliqué le pouuoir qu’il vouloit donner à son
Roy & de Dieu mesme, qui a tracé le deuoir & l’authorité
des Souuerains au 17. du Deuteronome bien different
de celuy que vous soustenez, & contre lequel vous faites
vn blaspheme en le rendant par vos interpretations erronées
contraire à luy-mesme, & blasme à mesme temps
celle de S. Thomas, qui parlant de l’institut des Roys dit