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Mazarinade n° A_4_24

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Drazor [1649], HARANGVE A MESSIEVRS LES ESCHEVINS ET BOVRGEOIS DE PARIS. Touchant tout ce qui s'est passe depuis les Baricades, jusques à present, Par le sieur DRAZOR Champenois. , françaisRéférence RIM : M0_1540. Cote locale : A_4_24.


de son salut & croy qu’en luy ce verifiera, ce verset de Dauid,
Mors peccatorum Pessima.
 
Ie ne puis assez rassasier mon esprit à la veuë d’vn si excellent &
genereux Senat qui donne le branle & le mouuement & fortifie le
courage de tous les bons François, qui estans fidels à leur Patrie,
en veulent exterminer le tyran.
Ie ne puis trop attentiuement considerer des yeux de I’esprit la
constance, le soin & la vigilance des Escheuins, Citoyens &
Bourgeois de cette florissante ville, ie ne puis m’empescher de
dire qu’ainsi que l’histoire saincte nous apprend, qu’il n’y a qu’vn
phœnix en Arabie, aussi n’y a qu’vn Paris dans toute la Crestienté,
qui enferme en soy, vn peuple tres-franc, tres-pieux, tres-genereux
& recommandable, toute la France luy a de l’obligation,
de sa liberté, franchise & de son repos.
Aristote, voulant loüer son disciple Alexandre, ce contanta de
dire qu’il s’appelloit Grand, & moy ma dressant à vous peuple incomparable,
ie dis que c’est assez que faicte vn heureux seiour
dans le miracle du monde, l’estonnement des Estrangers & le
receptacle de toutes les sciences grand Senat, vous estes son ornement,
sa Couronne & son Diadesme, c’est vn ruisseau, qui sort
de cette source, c’est vn Soleil sans eclipse, & vn Ciel sans nuage,
qui n’a que de benignes influences & vne terre feconde, les hommes
la combieront de benedictions & la posterité en conseruera
le souuenir ? Arriere donc Mazarin, arriere, auec tasquelle &
ceux detacabale, tu n’est pas digne d’y faire ta demeure, tu infecte
l’air par où tu passe, & la terre seche sous tes pieds, & ne peux
estre purgée que par les eaux, tu as des yeux de Basilique, vne teste
de Dragon, vn esprit de demon, des mains de Larron, des pieds de
Geans, si tu suis mon aduis que ie te laisse à la fin de cette Harangue
tu te retireras dans quelque lieu solitaire & gouffreux, mais
à quoy bon, veu que si tu eschape de la capture des hommes, tu
tomberas sous la griffe des oyseaux, ou sous les dents des Lyons,
ou pour seruir de pasture aux Serpens, ou aux Corbeaux, ou laceré
par les Ongles de quelqu’affamez oyseaux, tu as fait ton Testament,
ie l’approuue, mais improuue l’article de sa Sepulture, car
tu n’est pas plus homme de bien, que ceux qui ont esté mangé des
bestes les plus immondes ou trainé à la voirie, on ne peut euiter,
vn sort qu’on a merité.

FIN.