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Mazarinade n° E_1_39

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Anonyme [1649], LA SANGLANTE DISPVTE ENTRE LE CARDINAL Mazarin & l’Abbé de la RIVIERE. LE VISAGE DE BOIS AV NEZ DV MAZARIN, & son exclusion de la Conference de Ruel. ET LA SVPPLICATION FAITE AV ROY POVR auancer le procez des Partisans & Financiers. Sur l’imprimé à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3583. Cote locale : E_1_39.


mains des Parisiens vos bons amis, desquels il regaignera par ce
moyen l’affection qu’il auoit perduë par ses dernieres hostilitez :
Ainsi Seigneur Cardinal vos pretentions s’en iront en fumée, &
les beaux desseins que vous auez de le perdre & de renuerser cette
Monarchie pour vous retirer en Italie auec ses plus riches debris,
periront auec vous par vn supplice digne de vos crimes & de vos
trahisons. Auant que cela soit, interrompit Mazarin en se jettant
sur l’Abbé, i’auray la satisfaction de te faire pendre, ou d’arracher
de mes propres mains cette langue qui me vomit tant d’iniures,
la Riuiere ne peut repliquer, pource que le Cardinal venant des
paroles aux effets, le saisir au gosier, & l’auroit infailliblement
estranglé, si l’autre faisant vn effort ne se fust degagé de ses mains,
& ne luy eust en mesme temps cassé le nez d’vne gourmade, le
Cardinal voyant son sang respandu deuient enragé contre l’Abbé,
& d’vn coup de poing luy ayant poché le luminaire, il le saisi à force
de corps, & par vn tour de croc en jambe où il est extremement
adroit, le porte rudement par terre : Ils se roulent quelque temps
l’vn sur l’autre malgré le foible effort que faisoient les assistans de
les separer, rauis de voir ces deux illustres Ministres de la France
dans ce venerable estat : A la fin quelques gardes de la Reyne accourus
au bruit les arracherent l’vn de l’autre, & mirent ces deux
beaux champions pleins de poussiere meurtris de coups & barboüillé
de sang en des chambres separées, iurans hautement de
tirer raison de cét affront, & de faire decider leur debat par les
Princes leurs suppots, Nous verrons quel succez aura cette contention,
mais il y a beaucoup d’apparence quelle ne sçauroit reüssir
qu’à nostre auantage & à la confusion de ces mauuais Ministres,
qui seront les premiers confumez au feu qu’ils ont allumé : & qui
s’esteindra miraculeusement apres auoir deuoré ces infames victimes