[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_8_48

Image de la page

Anonyme [1649], LA RESPONSE DES BOVRGEOIS DE PARIS, A LA LETTRE ESCRITE DES PROVINCES SVR LE MVTVEL SECOVRS de leurs armes. , françaisRéférence RIM : M0_3415. Cote locale : A_8_48.


aussi-tost que vous nous vertiez auoir prim, & nous estre mis
vne bonne fois en deffense, il sembloit que vous nous abandonniez
dans le fort de nos necessitez : Ces trois ou quatre crieurs,
disons nous, ne font pas tout vn peuple, comme nous sommes
les plus sages & les plus aduisez en ont bien iugé plus sainement,
ne donnant ce défaut qu’à l’incertitude dans laquelle vous estiez
touchant l’estat de nos affaires par l’Arrest des Couriers & de
toutes autres sortes de voyes, & par cette mesme apprehension
de vous declarer prematurement comme nous auions desia reconnu
par autres lettres & escrits venant de partie de vous que le
respect a empesché de se souscrire aux meilleurs pieces qui se
soient leuës pendant tous ces derniers mouuemens ; En second
lieu, pour les offres qu’auec tant d’ardeur vous nous faites de vos
assistances, nous passerions pour les plus ingrats de la terre à la
veuë de toute la terre mesme, si nous ne vous en rendions auec
toutes les actions de graces possibles pareilles offres des nostres,
en reuanche d’vne bienueillance si singuliere. Estant outre cela
bien raisonnable, puisque la cause en est commune, que le trauail
y soit aussi general ; Mais certes, nous nous trouuons merueilleusement
empeschez à faire reüssir ce mutuel secours. Et nous apprehendons
que ces entretiens de secours, d’armes, d’oppression,
tyrannie & semblables, ne nous soient aux vns & aux autres plus
prejudiciables qu’vtiles, dans vn temps mesme auquel apres
auoir essuyé tant de malheurs il semble qu’on aye enuie de nous
laisser dans le repos, c’est aigrir vne playe que d’y porter si souuent
la main, & empescher qu’elle ne vienne à vne loüable cicatrice,
que d’en leuer si souuent l’emplastre ; Les Puissances qui
gouuernent l’Estat, sont, ou dans la volonté de nous laisser en
paix, ou de nous recommancer la guerre, si en paix, c’est les irriter,
leur donner matiere d’inimitié, & armer leur vengeance à
nostre ruine, si la guerre, c’est encores fournir d’apparens & de
specieux pretextes aux cruautez qu’ils n’oseroient possible commettre
sans auoir quelque sorte d’iniure pour les authoriser ;
Mais direz vous les sanglants restes du passé, nous sont des presages
assez asseurez de l’aduenir, l’échantillon de leur essay nous
a trop fait connoistre la piece entiere de leur malice consommée,
qu’ils ne manqueront de nous desployer si tost qu’ils en auront