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Mazarinade n° A_7_10

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Anonyme [1649], LA QVERELLE D’VN PARTISAN AVEC SA FEMME ET LEVRS REPROCHES, en forme de Dialogue. , françaisRéférence RIM : M0_2945. Cote locale : A_7_10.



La Femme, C’est toy mesme qui est vn brutal, garsaillay
& gourmand, mercy de ma vie j’ayme bien les
bons morceaux : mais ie ne surs pas si âpre apres ma
gueule que ie ne m’en sçache tres bien passer quand il
faut.
Le Mary, Mais il te falloit des bisques.
La Femme, Ie voudrois que tu en fusses creué, ie
n’aurois pas la douleur de me voir reduitte au pillage
& à la malediction de tout le monde.
Le Mary, Tu t’en prens à moy comme si j’estois cause
de tout ce desordre.
La Femme, C’est mon, qui est ce donc, ce n’est pas
nostre Chat, sont ce pas tes belles inuentious diaboliques,
pensois tu pas que tous tes planchers seroient
d’or à cette enragée inuention que tu eus de vouloir
oster au bon Dieu, le denier qu’on luy donne à chaque
conclusion de marché, miserable reste de gibet, t’imaginois
tu d’euiter la malediction qui t’est arriuée.
Le Mary, Helas ne suis-je pas à plaindre, j’ay vne femme
comme Iob pour me tourmenter.
La Femme, O l’homme de bien, vous diriés qu’il n’a
rien fait apres auoir rongé tout le monde, ie voy bien
que l’apetit ne la pas encore quitté, si tu eusses apris vn
mestier, de par Dieu, tu aurois gaigné ta vie honnestement,
mais il falloit vn Carrosse pour Monsieur, comme
si c’eust esté quelque grand Marquis, tu seras tout
heureux d’aller à pied demander vn denier à la porte
d’vne Eglise, voyons si le bon Dieu t’en donnera en
recompense de celuy que tu luy voulois prendre, il n’y
aura plus de grand miroir ny d’alcomme.
Le Mary, Ma femme arreste toy là, te souuiens tu pas
que tu fus la premiere à me dire que nos voisines en
auoient, & qu’il ne falloit pas faire moins, & se fut à
regret que j’y consentis, & ie pensay en moy mesme,