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Mazarinade n° C_6_74

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Anonyme [1649], LA PVCELLE DE PARIS TRIOMPHANT DES INIVSTES PRETENTIONS D’VN ITALIEN, par la force de ses Arrests. , françaisRéférence RIM : M0_2927. Cote locale : C_6_74.

les yeux l’abomination de son dessein, contre sa
propre integrité ; elle rougit d’abord à la pensée de cette
infamie, & sa iuste colere se mélant auec la maiesté de son
front, elle épouuante ce monstre par des regards menaçans,
& ne le pouuant souffrir d’auantage en sa presence ;
elle luy iette la terreur dans l’ame qui luy suggere de se
seruir de la faueur de la nuict, pour éuiter par la fuitte vn
iuste chastiment. Toute sa fureur alloit succomber à ce
coup, si son audace n’estoit venuë à son secours ; il sort de
Paris, n’osant plus se monstrer deuant cette genereuse
fille apres le crime qu’il auoit commis contre elle ; mais il
ne sort qu’auec dessein de se vanger de sa vertu qu’il nomme
trop rigoureuse en son endroit. L’énormité de son
crime le pousse encor d’auantage à cette action qui n’estoit
digne que de luy ; cette Pucelle n’a pas plustost appris
ce lasche dessein, qu’elle se prepare à perir dans la resolution
de se conseruer entiere, ou de le perdre tout à
fait ; mais examinant ce noble sentiment auec vn peu plus
d’attention, tout iuste qu’il est, elle le treuue trop rigoureux ;
& considerant encor le salut de tant de peuples, que
ce monstre feroit perir dans son desespoir, elle modera le
ressentiment de l’iniure qu’elle auoit receue en sa personne
toute diuine : mais elle le surmonta entierement,
quand elle se resouuint de son cher nourrisson que son
ennemy auoit malicieusement enleué ; elle pensa à ne
rien faire qui luy fust preiudiciable, & à ne rien commettre
aussi qui fust indigne d’vne fille vertueuse ; elle mis
bas ce fer qu’elle venoit de faire triompher à la veue de
son ennemy, & accorda vne conference pour en venir à
vn accommodement ; & comme cette Pucelle n’a pas
moins d’esprit que de force, elle ne le verra reüssir qu’à
l’auantage d’vn Roy à qui elle donne son nom, & au soulagement
de ses peuples ; les Augustes personnes qu’elle
a employez pour ses Agens, & qu’elle a rendus incorruptibles
par ses exemples ne se sont point laissez surprendre
par les artifices de celuy qui s’est rendu l’ennemy de