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Mazarinade n° A_1_11

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Anonyme [1649], LA PRISE DE CHARENTON PAR LES TROVPES du Roy commandées par Son Altesse Royale. Où huit régimens de Paris ont esté entiérement défaits. , françaisRéférence RIM : M0_2870. Cote locale : A_1_11.


guerres civiles : apres que le sieur de Clanleu qui avoit ramassé
quatre-vingts hommes de son débris, eut esté derechef rompu
& ses gens dissipez & tüez par le Duc de Chastillon Lieutenant
géneral, assisté des sieurs de Bouteville, de la Tour Bassompierre,
du Comte de Chavagnac, de la Tour de la Province de
& uyenne, & de quelques autres ; ce Duc poursuivãt sa victoire fut
malheureusement blessé à mort d’vne mousquetade qui lui fut
tirée de haut en bas d’vne maison percée, en sa vingt-huitiéme
année, laissant à L. Majestez, à nos Géneraux & à toute l’armée
vn regret extréme de sa mort, qui arriva le lendemain neufiéme,
sur les dix heures du matin, qui est la mesme qu’il avoit esté
blessé.
 
Le Marquis d’Orne fils aisné du Comte de Saligni, de la
mesme maison de Coligny, le sieur de Belespine Capitaine
dans Picardie, & le sieur de Serant Capitaine dans Persan,
qui accompagnoyent le Duc de Chastillon, les sieurs
de Pois, la Neuville, & Bellefosse, Capitaines dans Navarre,
& environ soixante soldats de l’armée du Roy, y ont aussi esté
tüez. Mais du party contraire, il en a esté tüé 800 sur la place,
& la pluspart du reste noyé ou fait prisonniers, & entre ceux-ci
les sieurs de Fontaines & Petitiere Mestres de camp, plusieurs
autres Capitaines & Officiers, dont le seul régiment de
Navarre en a plus de 20. On ne sçait aussi ce qu’est devenu le sieur
de Cugnac, l’vn des Mestres de camp, & Mareschal de camp en
l’armée Parisienne, petit fils d’vn grand homme, duquel il n’y a
pas d’apparence qu’il ait pris l’avis pour se jetter dans ce parti là.
Quant au sieur de Clanleu, apres s’estre vaillamment deffendu,
il se resolut de ne pas survivre à la perte du poste qui lui avoit
esté confié, & refusa le quartier que lui offroit le sieur de Vautourneux
Capitaine & Major du régiment de Son Altesse Royale, &
& ainsi mourut percé de plusieurs coups : ce qu’il eust pû faire
plus honorablement & plus fidellement pour son Roy dans
Mardic ou dans Dixmude.
Il seroit impossible de vous marquer icy dignement le courage
& le jugement de Son Altesse Royale, & du Prince de Condé,
que l’on a veus mépriser tellement les perils de cette attaque,
qu’ils ne nous laissent que l’admiration de leurs exploits jointe
aux obligations qu’à la France à la protection du Ciel, qui se lasse
moins de les conserver des perils, qu’eux de s’y exposer.
Ils estoyent accompagnez des Ducs de Nemours, de Mercœur,