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Mazarinade n° B_16_32

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Anonyme [1652], LA GVERRE MOVRANTE PAR LA NECESSITÉ DE FAIRE LA PAIX. PROVVÉE PAR LES MEILLEVRES Maximes du Gouuernement des Estats. , françaisRéférence RIM : M0_1530. Cote locale : B_16_32.


pour les attirer, & ne rencontre tousiours que du
vent. Les Nochers en effet, quand aprés de perilleuses
nauigations, ils se trouuent encor battus de
l’orage à la veuë du port, n’ont point tant de suiet
de le desirer, que dans le trouble où nous sommes,
nous en auons de soûpiter a prés ce calme, afin qu’il
nous ayde à reparer vn peu les ruines & les naufrages
que nous auons faits durant cette saison, de seditions,
de carnage, & de pilleries sans exemple.
Il est vray qu’on ne se peut figurer de regne plus
cruel, plus sanglãt, & plus inhumain, que celuy que
nous auons veu depuis quelques années : Mais si
ce regne a des horreurs in comparables ; & si la
posterité doit rougir pour nous de l’indignité de
nos dernieres souffrances ; Ce que nous auons
souffert auparauant, lors que la guerre ne déchiroit
pas encor, pour ainsi dire, les entrailles du
Royaume, & que nous l’entretenions seulement
au dehors, estants obligez de contenter l’auarice
& l’ambition de ceux qui la souldoient, n’a pas
eu moins de rigueur & de cruautd. C’est pour cela
que n’ayants veu dans nos iours que des miseres &
des actes de tyrannie intolerable : mais d’vne tyrannie
qui se déchire & se détruit enfin elle-même
comme les Soldats de Cadmus : Et qu’ayants
sçeu de nos peres qu’ils ont coulé dans vn autre
siecle quelques années parmy les delices & l’abondance,
& qu’vn temps si fauorable portoit le doux