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Mazarinade n° B_16_32

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Anonyme [1652], LA GVERRE MOVRANTE PAR LA NECESSITÉ DE FAIRE LA PAIX. PROVVÉE PAR LES MEILLEVRES Maximes du Gouuernement des Estats. , françaisRéférence RIM : M0_1530. Cote locale : B_16_32.


pas bien-tost fait le tour de la petite France, qui
est Paris : puis que S. Germain, Chilly, Corbeil,
Melun, S. Denys, Pontoise, Meulan, & Mante,
ont esté tour à tour honorez de sa presence ; Où
fera-t’elle encor ses stations auant que d’entrer à
Paris ? ou n’y reuiendra-t’elle point que la France
ne soit tout à fait ruinée ? N’a-t’elle pas assez causé
de ruines & souffert assez de fatigues : Et la maligne
honte qui l’empesche de ceder aux puissantes
menaces du Ciel, & à la colere de la Terre, ne
trouue-t’elle pas son excuse, son pretexte, & sa
dispence, dans les instantes prieres que luy font
nos principaux Bourgeois de reuenir en cette bõne
Ville, qui est son veritable séiour ? Non, non, il est
temps, ou iamais, qu’elle deuienne plus sage à
ses despens, puis qu’elle ne peut en abuser desormais
sans se confondre, & qu’il y va d’vn bien
qui n’est pas d’vn prix commun, puis qu’il y va
de la perte du Royaume, & de la Couronne ; qui
sans mentir a depuis peu de mois perdu beaucoup
de son brillant & de son éclat.
 
Messieurs les Princes d’ailleurs ont trop d’amour
pour la France, pour souffrir qu’elle deuienne
la proye ou la conqueste d’vn Estranger,
& trop de cœur pour en dépendre seruilement.
S’ils n’en veulent qu’au Mazarin, ils sçauent qu’il
ne court pas moins de risque en paix qu’en guerre ;