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Mazarinade n° C_5_20

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Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.


des Roys, la Perle des Couronnes, l’Intelligence &
l’Esprit mouuant des Royaumes, l’Arc-boutant & la baze
fondamentale qui donne le poids & l’asseurance à toutes les
Monarchies, & que cette Vertu est perpetuellement à vos
oreilles dans vostre Conseil d’Estat & parmy tous vos Parlemens.
Il ne reste donc, SIRE, que de prendre la derniere
rouë de mon chariot, pour me faire aller en asseurance.
 
La force est grandement necessaire, grand Roy, à celuy
qui porte la Couronne sur la teste, & le Sceptre en la main,
tant pour la conseruation de ses frontieres, que pour s’oposer
aux ennemis secrets ou découuerts de son Royaume.
C’est donc cette quatriesme Vertu, que vostre Maiesté possede
eminemment, qui prend la peine de rouler auiourd’huy
mon char de Triomphe auec vostre Clemence, vostre
Amour & vostre Iustice, par tous les climats de la terre,
car mes cheuaux ne se contentent pas de faire voir mes
magnificences dans l’estenduë de vostre Monarchie ; mais
aux lieux les plus esloignez où vos Predecesseurs ont glorieusement
planté les Fleurs-de-Lys : mais il faut voir auparauant
si nous trouuerons en vostre force, les qualitez requises
& necessaires, afin que l’on ne croye pas qu’en vous
flattant ie me flatte moy-mesme : mais plutost pour faire
reconnoistre en la Vertu de la chose, la verité de mes paroles.
Selon mon iugement, SIRE, il ny a que deux principales
choses necessaires pour affermir vn Monarque, maintenir
son Royaume en paix, ou pour s’assuiettir les Couronnes
estrangeres. La premiere l’vnion de la Noblesse, &
la seconde la fidelité au maniment de ses Finances. La
Noblesse, SIRE, est vostre bras droict, & vos Finances
font le gauche, & sont le veritable nerf de vostre Estat ;
Pour la Noblesse de vostre Royaume, on ne peut mettre en
doute les exploits de guerre qu’ils ont fait depuis peu, & le
desir que vos guerriers tesmoignent tous les iours d’acquerir
des Lauriers, en exposant genereusement leurs vies au
seruice de vostre Maiesté : ce n’est point la flatter par d’imaginaires