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Mazarinade n° B_19_24

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1651 [?]], DEFFENSE DE L’ANCIENNE & legitime Fronde. , françaisRéférence RIM : M0_984. Cote locale : B_19_24.


DEFFENSE DE L’ANCIENNE
& legitime Fronde.

ON ne peut mieux respondre à de mauuais discours
que par de bonnes actions. La reputation de Monsieur
le Coadjuteur est autant au dessus de la calomnie
& de l’imposture, que son cœur est au dessus de la crainte,
& son esprit au dessus de l’interest. Ie ne pretends point
de respondre pour luy à ces infames Libelles qui infectent
le monde. Ie ne les lis qu’auec mépris, quand ie
les considere comme des Ouurages malhéureux de ces
mesmes mains qui nous ont voulu consacrer autrefois le
Mazarin. Ie regarde comme des trophées éleuez à la gloire
de Monsieur le Coadjuteur tous les traits que tracent
contre luy ceux qui ont assiegé Paris. Ie leur pardonne
mesme en quelque maniere, le ressentiment qu’ils ont
des obstacles, qu’il a mis à leur fureur en tant d’occasions,
où ils ont essayé d’opprimer la liberté publique. Ie
ne trouue pas estrange que les nouuelles obligations
n’ayent pû effacer de leurs esprits la douleur qu’ils ont
conceuë, de n’auoir pû ruiner la capitale du Royaume, &
de n’auoir pas eu la liberté toute entiere de nager dans le
sang de ses Citoyens. Ie leur fais assez de Iustice pour
excuser ces transports & au lieu de leur respondre par
des inuectiues, qui aussi bien n’aiousteroient rien à la
connoissance publique, que l’on a de leur noir & infidele
procedé, où par des Apologies peu necessaires à
mon sens à vne conduite aussi nette que celle de Monsieur
le Coadjuteur, Ie me contenteray de faire presentement
auec douceur pour sa deffense, ce qu’vn des plus
grands hõmes de l’ancienne Rome fit autrefois auec approbatiõ
pour sa propre gloire. Apres que ce Capitaine si
glorieux par la conqueste de l’Afrique eut rendu Rome
entierement victorieuse dans ces fameuses guerres qui
dõpterent l’orgueil de Carthage. Il fut accusé par ses ennemis,