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Mazarinade n° A_7_56

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Anonyme [1649], LE TI ΘEION DE LA MALADIE DE L’ESTAT. Piece docte & curieuse. , françaisRéférence RIM : M0_3775. Cote locale : A_7_56.


Venons maintenant à nostre sujet, & disons que
toutes ces interpretations, depuis la premiere iusques
à la derniere, inclusiue, peuuent estre receuës,
& s’accordent toutes au sujet de la maladie que nous
traitons.
 
Il y a donc en cette maladie populaire, ou de l’Estat
vn Ti Oeion, quelque chose de diuin. Premierement,
selon l’ordre de nos expositeurs, entant que
Dieu en est l’Autheur, & que la main de sa Iustice se
fait sentir appesantie sur les profanes & les meschans.
Dieu, pouuons nous dire, a voulu chastier nos crimes
en nous faisant sentir les coups de ses iustes vengeances.
Il s’est seruy de la trop grande facilité de
nos Roys, ou de leur imbecillité pour nous punir :
il a permis, selon ses iugemens profonds & cachez,
mais iustes & equitables, que nous eussions de mauuais
Ministres d’Estat qui ayent exercé toutes sortes
d’extorsions, de cruautez & de tyrannies sur le peuple.
Mais aussi les cris de ce mesme peuple, chastié
& humilié, sont montez iusques au Ciel. Dieu a veu
son affliction (pour vser des termes de l’Escriture)
il a oüy les cris qu’ils ont iettez, à cause de leurs exacteurs,
& a connu leurs douleurs, pourtant il est
descendu de son throsne pour le deliurer, & frapper
ses ennemis des playes d’Egypte.
En second lieu, nous pouuons dire qu’il y a
Ti Oeion, quelque chose de diuin, en la maladie de
l’Estat, entant que le Ciel par ses influences inspire