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Mazarinade n° D_2_31

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Anonyme [1649 [?]], DISCOVRS SVR LA DEPVTATION DV PARLEMENT, A Mr le Prince de Condé. , françaisRéférence RIM : M0_1147. Cote locale : D_2_31.


celle du Soleil. Neantmoins on peut dire que comme les
Philosophes nous enseignent que les Astres ont vne lumiere
qui leur est propre, d’autant que la lumiere est vne qualité
du Ciel. Les Parlemens aussi, & entre autre celuy de
Paris a vne authorité non participée selon les loix fondamentales
de la Monarchie, soit parce qu’il a vn establissement
aussi ancien que celuy de la Royauté, ainsi qu’il a esté
desia obserué, soit enfin que les Roys luy ayent confié
comme en depost le soin & la conseruation des loix, ausquelles
ils ont bien voulu eux mesmes s’assuiettir à l’exemple de
Dieu, qui dans la conduitte de l’Vniuers, selon la pensée d’vn
Pere de l’Eglise, a commandé vne seule fois pour obeïr toujours.
 
Que si le Parlement doit apporter le temperament si necessaire
aux entreprises continuelles des Ministres & des Fauoris,
qui abusent de la puissance Royale, ne luy peut on
pas faire à present vn iuste reproche, qu’il pert par sa faute
vn aduantage si vtile au public, & si glorieux à luy mesme ?
car encor qu’on ne doiue pas peut estre approuuer tout ce
qu’il a fait depuis vn an, puisque l’on en reçoit si peu de fruit,
& qu’il soit assez manifeste par l’euenement & la lascheté
honteuse de quelques-vns que ceux qui ont fait le plus d’esclat
dans la Compagnie, n’ont esté animez que par des interests
de famille, & par des mouuemens de caprice, sans aucun
dessein du bien public. Ceux qui estoient bien intentionez
deuoient songer qu’il falloit tousiours faire vne retraitte
honorable, & laisser la terreur, & la crainte à ceux qui les
auoient attaquez : que le Parlement n’auoit pas fait ses derniers
efforts, afin de retenir & d’empescher les Ministres de
ne rien entreprendre de nouueau à l’aduenir.
Et tout au contraire, n’a t’on pas veu des Conseillers de
la Cour dans l’anti-chambre du Cardinal Mazarin se presser
en foule pour luy demander pardon des choses qui s’estoient
passées, & luy tesmoigner le desplaisir qu’il leur restoit
d’auoir esté gens de bien ? Ie ne me plains tant de ces
actions priuées qui montrent bien à la verité la bassesse de