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Mazarinade n° C_4_29

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Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], LA GVERRE CIVILE EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1522. Cote locale : C_4_29.



Ouy la bonne Dame Iustice
A quitté iusqu’au pain d’épice,
Et ne trouue rien de si bon
Que le pain de munition,
Le Bourgeois voyant l’equipage
De la Deesse iuste, & sage
Qu’il cherit, & reuere tant
D’abord en voulut faire autant,
Et d’vne bonne intelligence
Pour se sauuer de l’indigence
Dont le menaçoit Mazarin
Voulut combatre pour du pain,
Car du reste de la cuisine
Il ne craignoit pas la famine,
Et mesme si ie l’entens bien
Maintenant il ne craint plus rien.
Il ne parle que de se batre
Chacun se fait tenir à quatre
On veut malgré le general
Sortir à pié, ou à cheual,
Et des cohortes ennemies
On en veut faire des rosties.
Il est vray qu’au commencement
On estoit dans l’estonnement,
Car le premier iour des vacarmes
Où l’on n’auoit point de gendarmes
Le peuple disoit tout troublé
Ie sons pris comme dans vn blé.
Moy mesme qui vous en fais rire
Ne me voyant pas dequoy frire,
Ie disois si le pain est cher
Le pauure n’en sçaura mascher.
Car le riche peu charitable
Ne songera que pour sa table
Et l’vzurier faiseur de pain
Voudra de l’argent auant main.
Tout le secret de mon optique
C’estoit de voir vne boutique
Qui produisit dame Cerez
A trauers balustres, & rets :
Quand i’en voyois vne fermée
Mon ame estoit toute alarmée,