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Mazarinade n° D_2_33

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Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], LA GVERRE CIVILE En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_1522. Cote locale : D_2_33.



Se farfoüilla dans la bedaine
Quoy qu on dit qu’il ne fut pas gras,
Mais au moins voila leur trépas.
Icy le Lecteur n’a que faire
Dans vn style extraordinaire
D’examiner seuerement
Le quel mourut premierement
Suffit que selon ma coustume
Ie suiue l’ardeur de ma plume,
Et que pour repasser les monts
Ie ramentoiue encor les noms
De ces messieurs dont l’Italie
A veu la sanglante folie
Des Guelphes, & des Gibellins
Riche rime des Gobelins.
De vous parler de l’Angleterre
Dont la Couronne est cheute à terre
Par vn grand coup de coutelas
Qu’a donné le bourreau Farfax,
Ie croy qu’il seroit inutile
Ayant se feu dans nostre ville
De prendre garde aux estrangers
Qui se mocquent de nos dangers.
Ne discourons que de la France
Qui s’en alloit en decadence
Sans le secours du Parlement
Le siege de l’entendement.
 
 
Parlons de ces maudites guerres
Qu’elle fait sur ses propres terres
Au lieu d’attaquer l’Espagnol
Et son Archiduc Leopol
Dont la charité m’est suspecte
Auec sa Lettre tant honneste
Qu’il escriuit au Parlement
Qui ne s’y fie nullement.
Ce ne seroient pas des nouuelles
Que de vous parler d’Arteuelles.
Laissons à part les Maillotins,
Caboche, & mille autres mutins,
Passons vistement sur la ligue
Qui de corps eust fait vne digue
A Montcontour, ou à Coutras
Où l’on coupoit iambes, & bras,
Laissons là la vieille querelle
Pour vne creance nouuelle.
La Rochelle, ny Montauban,
Castelnaudarry, ny Sedan
Ne me mettent pas fort en peine,
Mais parlons de Paris sur Seine
De cét vniuers racourcy
La cause de tout mon soucy :
Et disons quelque bonne chose
Parmy tant de Vers, & de Prose.
 
 
Vn Prince qui fut triomphant
Au point qu’il cessa d’estre enfant,
Et qui remporta de l’estude
L’esprit poly, & le bras rude
Cét heros qu’on nomme Condé
Qui sans iamais quitter le dé
Plein de la chaleur ordinaire
Que donne le ieu sanguinaire
A gagné pour les fleurs de lys
Les Masses, & les parolis
Fut persuadé : que l’histoire
Ne prosneroit pas bien sa gloire
S’il n’abbatoit que des Flamans,
Des Espagnols, des Allemans,
Qu’il n’y auoit rien que la France
Qui fust digne de sa vaillance
Et qu’il seroit vn grand vainqueur
S’il luy pouuoit percer le cœur.
Cét homme sur qui tant de plumes
Ainsi que marteaux sur enclumes
Donnent tous les iours tant de coups,
Celuy qui nous traitoit en foux
Encor qu’il ne soit pas fort sage
Ce Cardinal au beau visage
Mais à l’esprit laid & malin
Autrement Iules Mazarin
L’amour & l’espoir de la France
Mais c’est-à-dire à la potance,
Ce diable de Sicilien
Qui vaut moins qu’vn Italien
En paumant l’esprit du ieune homme
Tel que i’amais n’en porta Rome
Iusqu’à l’engager au dessein
De nous faire mourir de faim
En nous ostant pain, & pitance