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Mazarinade n° C_4_38_12

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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.



Ce frippon releué luy porte vn coup de poing
Dessus son estomach : L’autre ne manque point
De s approcher de luy, & dessus sa moustache,
Vn soufflet desplaisant de sa main il luy lasche.
Ils se prennent au collet presque en mesme-temps,
Et chacun desiroit de voir ce passe-temps ;
Ils se battent tous deux d’vne assez bonne sorte,
Chacun son ennemy ne frappant de main morte,
On les vient separer ; mais ie ne sçay comment
Le feu prit à la poudre en vn petit moment :
Car les boëtes estoient pour tirer arrangées
Comme il faut, & tres bien amorcée, chargées,
Et tamponées aussi, afin de mieux joüer.
Mais voicy le mal-heur il le faut aduoüer.
Ce fut le Boute-feu, qui auec sa mesche,
Se battant vid sortir d’icelle vne flamesche,
Qui mit le feu par tout aux poudres d’allentour,
Qui à cét Aggresseur ioüerent vn mauuais tour,
Il sembloit qu’ils vouloient deffendre leur bon Maistre,
De ce que luy faisoit ce detestable traistre.
Qui pour troubler la Feste auoit tant entrepris
De rendre le loüable sous les pieds du mespris.
Le feu donc despité, saisit cette personne
Qui l’auoit prouoqué ; Puis l’air aussi resonne,
Des cris des assistans, qui estoient venus voir,
Trop curieux d’apprendre, & trop prompts de sçauoir
Tout ce qui ce passoit en la place de Greve,
Quand ie pense à cecy, mon ame se sousleue :
Car si cét Aggresseur eut seulement souffert
Ce qu’il meritoit bien, ie me fusse offert