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Mazarinade n° A_5_62

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Mazarin, Jules [signé] [1649], LETTRE DV MAZARIN, ESCRITE A L’AGENT de ses affaires à Rome. , françaisRéférence RIM : M0_2119. Cote locale : A_5_62.


fait capitulation auec eux & auec le peuple, & ils me permettent
de m’en aller, ie ne peux pas dire bagues sauues, puisque de tant de
riches & pretieux ioyaux que i’auois, il m’a fallu descharger d’vne
partie sur le Prince de Condé, & ietter le reste à la Riuiere, autrement
i’eusse fait naufrage. C’est pourquoy il ne sera point besoin
d’enuoyer au deuant de moy ces cinquante chariots vuides
& bien attelez, que ie vous mandois par le 15, article des memoires
& instructions que ie vous enuoyay dés le 26. du mois d’Aoust,
mais ie vous prie d’executer punctuellement tout le reste des ordres
necessaires pour mon retour. De preparer mon Palais, de
mettre mon argent en seureté, & de m’enuoyer escorte sur les
passages, suiuant que le tout y est amplement contenu, or comme
il arriue tant d’accidens qu’on ne peut preuoir en ces occasions,
afin que vous ne fassiez point d’equiuoques, & que vous puissiez
faire au besoin des raisonnemens de vous mesme, qui soient selon
mes intentions, vous ayant connu homme fort habile & discret,
i’ay iugé à propos de vous decouurir vne partie de mes
desseins passez & de mes afflictions presentes, pour vous dire le
vray, i’auouë que ie n’ay iamais eu dessein de m’establir tout à fait
en France, ie sçauois bien que les François n’aymoient pas vn Ministre
estranger, i’auois sans cesse deuant les yeux l’exemple du
Marquis d’Ancre, & ie ne voyois personne de la maison de Vitri
sans auoir peur, ie m’attendois de gouuerner iusqu’à la maiorité du
Roy, & peut estre vn peu plus, ie taschois pour cet effect de luy
oster la connoissance des bonnes lettres pour le rendre incapable
d’affaires, comme c’est le premier principe de la Politique Italienne,
pour ceux qui sont en ma place, cependant ie ne laissois approcher
de luy personne qui ne fut de ma cabale, pas vn de ses Officiers
n’osoit traitter de sa charge en faueur d’vn autre, qui n’eut
mon agreement, ie luy auois donné vn Gouuerneur tout à ma deuotion,
& pour m’asseurer dauantage, i’auois creé en ma faueur
vne charge auparauant inconnuë, de Surintendant du gouuernement
du Roy, pour d’autres Offices de la Couronne de grands
Gouuernemens & de belles Segneuries ie n’en ay point voulu
auoir, & encores que dans mon PanegyRique habillé en declaration,