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Mazarinade n° A_8_79

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M. L. [signé] [1649], RESPONCE, ET REFVTATION du Discours intitulé. LETTRE D’AVIS A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS, PAR VN PROVINCIAL. , françaisRéférence RIM : M0_3443. Cote locale : A_8_79.


sept fois rallumée, que d’adorer l’Idole de Nabuchodonosor.
 
1 Roys 21.
3 13.
Daniel. 32.
16. 17. 12.
Mais vous me direz peut-estre que ces exemples que ie
vous allegue, ne sont que de particuliers lesquels ont esté
contraints de souffrir par force. Que s’il est vray que nul
n’ait de Droit sur nos biens, ny sur nos vies, encores
moins sur nos consciences ; que nous en auons donc de
repousser les Roys mesmes qui nous les veulent rauir,
quand nous le pouuons. Encores que nous le puissions
de force, Monsieur, nous ne le pouuons pas toutesfois
de Iustice. Il est bien vray que les Roys n’ont point de
Droit sur ce qui est à nous ; mais il ne l’est pas que nous
en ayons de repousser leurs violences, & quand ils passent
les bornes de leur deuoir, c’est encore à nous de souffrir.
Pourquoy me direz vous souffrir vne chose iniuste ;
toutes sortes de criminels ne meritent-ils pas chastiment ?
n’est-ce pas en quelque sorte deuenir coupable du crime
que le tolerer ? & la stupidité des Suiets en cette occasion
n’est elle pas plus dangereuse que la violence mesme des
Monarques ? Tous crimes meritent chastimẽt de fait, mais
toutes sortes de personnes n’ont pas droit de le faire. On
deuient coupable de crime quand on le tolere, & qu’on
est obligé de le punir, & la stupidité des Suiets seroit
dangereuse, si c’estoit à eux de chastier les fautes de leurs
Princes : Mais les choses vont bien d’autre sorte ; car, dans
l’Vniuers quelques peccantes que soient les parties superieures,
les inferieures n’ont point d’action pour les corriger ;
quelque traittement qu’vn fils reçoiue de son pere,
il ne luy est point permis de le reprimer ; quelque rigueur
qu’exerce sur le Citoyen le Iuge, il le doit souffrir sans
s’en deffendre : le Iuge de mesme doit tout endurer du
Roy à peine de rebellion, & le Roy de Dieu à peine de
damnation eternelle. Vous me repliquerez sans doute
que cette proposition est veritable en sa derniere Partie ;
mais non pas aux autres. Qu’il est tres-certains que les