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Mazarinade n° D_2_35

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Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1650], LETTRE DV ROY, SVR LA DETENTION DES PRINCES DE CONDÉ ET DE CONTY, & Duc de Longueville. Enuoyée au Parlement le 20. Ianuier 1650. , françaisRéférence RIM : M0_2197. Cote locale : D_2_35.


nos ordres : tesmoin le refus qui fut faict il n’y a que peu de iours
au Pont de l’Arche de receuoir les compagnies de Gens-d’armes
& de Cheuaux legers de nostre garde, quoy qu’il n’y eust que peu
de iours que nous l’auions mis en possession de ladite place, & qu’il y
eust vn ordre exprez, signé de nous pour les y faire loger ; Nous auons
esté aussi contrains par tant de respects de nous asseurer de la personne
de nostre-dit Cousin le Duc de Longueuille. Cependant, Nous
voulons bien vous faire sçauoir qu’encore que tous ces perils dõt nostre
Royaume estoit menacé, fussent si grands, & si pressans que c’a esté
presque des faillir au deuoir d’vn bon Roy, d’auoir differé iusqu’à present
les remedes necessaires pour l’en garentir : Neantmoins l’amour
que nous auons pour la Iustice, & l’apprehension qu’on ne nous
imputast d’en vouloir arrester le cours pour d’autres fins, nous a fait
tenir toutes choses en suspend mesmes auec beaucoup de hazard, pour
vous donner le temps d’acheuer le procez que vous auiez commencé
par nostre ordre & à la requeste du Procureur General contre
tous ceux qui se trouueront coupables de la sedition qui fut excitée
l’onziéme Décembre dernier, ou de l’entreprise faite contre
la personne dudit Prince, que Nous voulons estre continué
par vous sans interruption selon la rigueur de nos Ordonnances.
Mais ayant sceu d’vn costé que ledit Prince auoit fait approcher de lui
plusieurs Gentils-hommes de sa dépendance, des Officiers de ses troupes,
& que de ses plus confidens s’estoient laissez entendre qu’il méditoit
quelque grand dessein, qui ne pouuoit estre qu’au preiudice de
nostre authorité & du repos de nos sujets, puis qu’il ne nous en donnoit
aucune connoissance : Ayans mesme d’ailleurs receu des auis certains
qu’il se preparoit à se retirer dans son Gouuernement en diligence
& sans nostre congé, aussi-tost qu’il verroit que les choses ne
passeroient pas entierement selon son desir parmy vous, afin d’y faire
esclorre auec plus de seurté les resolutions formées de longue main
dans son esprit : Et que de concert auec luy lesdits Princes de Conty
& Duc de Longueuille se deuoient aussi rendre en mesme temps
dans leurs Gouuernemens, il n’a plus esté en nostre pouuoir d’vser de
remise, & nous auons esté forcez pour le repos de nostre Estat, de passer
par dessus toute autre consideration & de nous asseurer de leurs
personnes sans plus de delay. Et dautant que leurs partisans & ceux
qui vont sans cesse cherchant les occasions de broüiller pourroient
essayer de donner quelque mauuaise interpretation à vne resolution
si iuste & si necessaire pour le repos & salut de nostre Estat, que nostre
deuoir nous oblige de preferer à toute autre chose : Nous declarons