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Mazarinade n° A_9_38

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Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1650], LETTRE DV ROY, SVR LA DETENTION DES PRINCES DE CONDÉ ET DE CONTY, & Duc de Longueville. Enuoyée au Parlement le 20. Ianuier 1650. , françaisRéférence RIM : M0_2197. Cote locale : A_9_38.


aller à la Souueraineté qu’il en auoit faict pour paruenir à l’excez
du pouuoir & des forces qu’il auoit dans la Province : Voyans en
effect qu’il commençoit à exercer diuers actes de cette pretenduë
Souueraineté par des desobeïssances formelles à nos ordres : tesmoin
le refus qui fut faict il n’y a que peu de iours au Pont de l’Arche
de receuoir les compagnies de Gens-d’armes & de Cheuaux
legers de nostre garde, quoy qu’il n’y eust que peu de iours que nous
l’auions mis en possession de ladite place, & qu’il y eust vn ordre
exprez, signé de nous pour les y faire loger, Nous auons este
aussi contraincts par tant de respects de nous asseurer de la personne
de nostre-dit Cousin le Duc de Longueville. Cependant,
Nous voulons bien vous faire sçauoir qu’encore que tous ces perils
dont nostre Royaume estoit menacé, fussent si grands & si pressans
que ça esté presque defaillir au devoir d’vn bon Roy, d’auoir differé
iusqu’à présens les remedes nécessaires pour l’en garentir.
Neantmoins l’amour que nous auons pour la Iustice, & l’apprehension
qu’on ne nous imputast d’en vouloir arrester le cours
pour d’autres fins, nous a fait tenir toutes choses en suspens, mesmes
auec beaucoup de hazard, pour vous donner le temps d’acheuer
le procez que vous auiez commencé par nostre ordre
& à la Requeste de nostre Procureur Géneral contre tous
ceux qui se trouuerent coupables de la sedition qui fut excitée
l’onziéme Décembre dernier, ou de l’entreprise faite contre
la personne dudit Prince, que Nous voulons estre continüé
par vous sans interruption selon la rigueur de nos Ordonnances.
Mais aynat sceu d’vn costé que ledit Prince auoit fait approcher
de luy plusieurs Gentils-hommes de sa dépendance, des Officiers
de ses troupes, & que de ses plus confidens s’estoient laissez entendre
qu’il méditoit quelque grand dessein, qui ne pouuoit estre
qu’au preiudice de nostre authorité & du repos de nos suiets, puis
qu’il ne nous en donnoit aucune connoissance : Ayant mesme
d’ailleurs receu des avis certains qu’il se preparoit à se retirer
dans son Gouuernement en diligence & sans nostre congé, aussitost
qu’il verroit que les choses ne passeroyent pas entiérement
selon son désir parmy vous, afin d’y faire éclorre auec plus de
seurté les résolutions formees de longue main dans son esprit : Et
que de concert auec lui lesdits Princes de Conti & Duc de Longueville
se deuoyent aussi rendre en mesme temps dans leurs Gouvernemens,
il n’a plus esté en nostre pouvoir d’vser de remise, &
nous auons esté forcez pour le repos de nostre Estat, de passer