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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


nourrisses, sinon, pour les Souuerains Monarques ?
quel soin apporte t’on à les choisit ? auec
quelle diligence examine-t’on les qualités de
leur lait ? Tous les Medecins ne trauaillent-ils pas,
pour trouuer la plus pure, la plus subtile, & la plus
delicate fontaine ? cependant que les enfans des
pauures sont obligés de s’attacher à la premiere
mammelle qu’on leur presente, en danger d’estre
seurés deuant le temps, & de ne succer qu’vne matiere
puante, infecte, & bourbeuse, qui alterera
leurs bonnes humeurs, & les rendra entierement
stupides.
 
Le laict des
animaux
donne aux
enfans des
inclinatiõs
conformes
aux bestes.
La douceur de la premiere nourriture, ne dépeint
pas seulement la Maiesté sur le front d’vn
ieune Prince, la serenité sur son visage, le vermillon
sur ses iouës, le crystal dans ses yeux ; mais elle
subtilize les esprits animaux, purifie le sang, fortifie
les organes, & dispose vn Monarque à la conduitte
d’vn Empire. Iamais les Roys ne pourront
reconnoistre par leur seruice, les obligations qu’ils
ont à la Diuinité, pour les graces qu’elle leur fait,
& le soin particulier qu’elle prend de leur education :
iamais ils ne se pourront reuanger, d’vne infinité
de faueurs, qu’ils reçoiuent des le berceau,
lors que l’aage ne leur permet pas de les meriter :
iamais ils ne pourront comprendre les iustes motifs,
qui les engagent à la prattique des Royales
vertus, ny moy leur representer dans la petitesse
de ce Chapitre, d’où vient que ie finis, pour continuer