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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


Leurs iouës peintes de vermeil, leur regard lubrique,
la caiollerie de leurs langues, la nudité de
leurs gorges, leurs mains chargées d’anneaux, &
de diamans, leur port lascif, la pompe de leurs
habits, bref, tout ce qui est en elles, prouoque à la
luxure, & sert d’amorce à l’incontinence : sans
parler des complaisances, des condescendances,
& des agreemens, dont vse la foiblesse du sexe feminin,
quand il est question de s’insinuer aux
bonnes graces des Souuerains : Il faut estre bien
rusé pour découurir tant de malice, & bien genereux
pour triompher de tant d’assauts.
 
Les Dames
de la Cour
sont les
amorces de
l’incontinence.
Si vne Aigle Royale plie les ailes, & s’abbat à
l’aspect d’vne charogne, si elle vient fondre sur
vne chair morte, & puante, faut-il s’estonner
qu’vn ieune Prince, éleué comme vne Aigle entre
les mortels, descende de son Thrône pour caresser
vne chair délicate, & dont les regards ont
ébloüi les yeux de son esprit ? ie ne doute pas, qu’il
n’ait beaucoup plus de suiet de se commander
que les brutes, mais vous m’auoüerés aussi que ce
sont de tres-rudes combats à vn Seigneur, qui
se persuade l’impunité de ses crimes, & que rien
ne doit resister à ses volontés ; encore que les Souuerains
soient responsables de leurs actions au
Thrône de la Diuine Iustice, si est-ce que leurs
fautes ne sont point punies, ni recherchées deuant
les hommes, ce qui leur fait moins redouter
les cheutes, & succomber plus facilement aux tentations.