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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


l’amour prend incontinent feu, au cœur d’vn
Monarque, dont le sang est encore boüillant
dans les veines ; il ne s’esteint pas si aisément ;
mais se nourrit sous la neige du poil blanc, &
conduit son esclaue iusques au Sepulchre.
 
S. Aug lib. 22. Soliloq.
Iudith. 16.
Les Souuerains ne sont pas moins considerés
entre les hommes, que les esprits angeliques
entre les natures intellectuelles ; vn Prince reuestu
de sa Pourpre, couuert d’vn diadéme, & assis
dans son Thrône, éclatte comme vn Ange entre
les hommes, & iette tant de respect, dans les
cœurs des peuples, que son regard le rend plein
de veneration ; il ne faut donc pas trouuer estrange,
si ie dis qu’il se picque d’honneur d’estre inuariable
en ses affections, & de ne renoncer pas facilement
aux amours de sa ieunesse, tirant gloire
des chaines de son esclauage.
Ie conclus de ce discours, que tout le bonheur,
& le mal-heur d’vn ieune Prince, depend
de la premiere pante qu’il donne à sa volonté, &
des obiects où il place ses affections ; s’il ayme en
sa ieunesse l’innocente beauté de la vertu ; s’il se
plait aux exercices de pieté, & aux actions dignes
de sa personne, ce mesme amour brûlera perpetuellement
dans son cœur, & sera facile de le
conseruer en sa perfection. Mais au contraire, s’il
immole son cœur, & sa volonté, aux beautés
trompeuses, s’il allume sur l’autel de son ame, le
feu de la concupiscence, pour presenter de l’encens