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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


dont dépend l’entiere felicité de leur regne, &
l’honneur de leur memoire.
 
Hodie non
imperaui, in
nuliũ enim
Beneficus
sui. Themist.
Orat, 16.
L’Empereur
Nerõ,
vandit ses
habits, &
ses vases
d’or, &
d’argent,
pour soulager
les
necessités
de son peuple.
Les personnes priuées ne sont pas obligées, de
faire montre de leur liberalité, par la somptuosité
de leurs presents : la trop grande épargne leur
est vne faute aucunement pardonnable, puis
qu’elle fauorise leur interest particulier ; Mais les
Roys, & les ieunes Princes, les chefs des Estats,
s’engagent à l’exercice de la Royale liberalité ;
au mesme instant qu’ils prennent possession de
leur Domaine, il me semble que la Iustice demande
cela de leurs Maiestés, puis que les peuples
sont dans l’esperance, de receuoir vne pluye
dorée, pour les soulager dans leurs incommodités,
& les échauffer dans l’amour de leurs Souuerains,
qui sans les bien-faits ne doiuent rien pretendre
aux affections de leurs subiects.
La ieunesse des Princes, est beaucoup plus portée
à se rendre signalée par la Royale liberalité,
que la blanche vieillesse des Souuerains ; estant
tousiours aduis aux vieillards, qu’ils épuiseront
l’Ocean, ou que la terre leur doiue mãquer, ils se
figurent tant de necessités, qu’il est tres-difficile,
de tirer vn present de leur épargne ; là ou les ieunes
Princes ne s’arrestent pas tant aux considerations inutiles,
qu’à la gloire mondaine, & à la generale
satisfaction des peuples ; ils sont rauis quãd
il se presente quelque occasion de témoigner la
grandeur de leur courage, par l’excellence de