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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


toutefois il me sera permis de dire que les crimes,
qui inondent generalement tout l’Vniuers,
& menaçent sa ruine, sont des enfantemens des
passions Royales : Tout ce carnage auquel se plaisent
les Monarques, ne sont que les effects de
leurs pernicieuses inclinations. Si bien que c’est
coupper le mal par la racine, que de retrancher
les mauuaises affections, & c’est le plus genereux
dessein que peut prendre vn ieune Prince, de
commander ses amours, de brider ses ambitions,
d’estouffer les sentimens de sa cholere, & de ses
vengeances, de remedier à ses enuies, de gourmander
ses haynes, & de triompher glorieusement,
d’vne infinité d’autres petits monstres de
nature. Il doit sçauoir cette belle sentence de Seneque,
qu’il n’est rien de plus beau, ny de plus
glorieux sous le Ciel, qu’vn Prince qui a receu
quelque déplaisir sans ressentiment.
 
[1 mot ill.] 15.
19.
[illisible]
[illisible]
I’ay appris des memoires du sieur de Commines,
que LOVYS XI. se rendit (sur la fin de son
Regne) de si mauuaise humeur, & si dereglé en
ses passions, que ce grand Prince, n’auoit pas vne
seule iournée de veritable contentement, viuant
dans vne deffiance continuelle, mesme de ses
plus proches parens : contre qui il exerça des
Guerres tres-longues, & tres-fascheuses : de sorte
que ses passions, ne trauailloient pas seulement
son esprit ; mais donnoient encore beaucoup
d’exercice à son peuple, & aux plus puissans Seigneurs