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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


vieux contracts, & à déchiffrer les Escritures des
Notaires ? quelle honte est-ce d’apprendre par les
Historiens, que des Monarques, qui deuoient
faire trembler vn Monde, ont occupé les heures,
& les iournées dans leur Cabinet, à prendre, & à
embrocher des mouches ? que dires-vous de certains
Souuerains, qui ont changé leurs lances en
quenoüilles, leurs méches en filasse, & ont preferé
la caiollerie d’vn tas de femmes, à la compagnie
des plus anciens Capitaines du Royaume ?
I’en sçay, qui n’auoient point d’occupation plus
serieuse, que celle de se peigner, friser, poudrer,
& releuer les moustaches deuant vn miroir, cependant
que les ennemis s’emparoient des principales
places de leur Gouuernement.
 
Domicien
faisoit chaque
iour la
guerre aux
mousches,
auec vn
ganif.
Caracalla
faisoit souuent
le cochet, & tiroit
de la
vanité à
bien mener
les carosses.
La Royale generosité donne bien d’autres
sentimens à vn ieune Prince, elle éleue son cœur,
& son esprit à de grands desseins, & à des entreprises
dignes de l’immortalité, elle luy fait pousser
ses conquestes dans les Prouinces estrangeres,
& eriger ses trophées parmy les nations Barbares.
Cette vertu picque d’honneur les esprits,
& ne souffre pas la moindre lascheté : Moyse se
ioüe de la Couronne de Pharaon, & témoigne
par cette action mysterieuse, que rien n’est capable
en ce Monde, de satisfaire plénement la generosité
de son esprit. Le petit Dauid affronte
les Lyons, déchire les Ours comme des Leuraux,
attaque les Philisthins, combat luy seul plus de