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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


que la subiettion luy est vne longue seruitude, sa
personne desagreable, & qu’il chercheroit volontiers
les occasions de se deliurer de son esclauage ?
Ce qui se void dans les Royaumes, où les
Monarques ne regnent point dans les esprits des
peuples : Ce ne sont que murmures, que Reuoltes,
Seditions, Rebellions, Guerres Ciuiles, & la
personne Sacrée du Prince, n’est pas en asseurance ;
c’est vn furieux monstre qu’vn peuple mécontant,
qui ne s’appaise pas quand on veut, &
dont il est impossible de retirer aucun bon seruice.
L’Amour adoucit la rigueur de la subiettion,
que la hayne rend insupportable : autant qu’on a
d’inclination d’obeїr à ceux qu’on cherit, autant
& dauantage y a t’il de difficulté à dépendre de
ceux qu’on abhorre.
 
Si les peuples releuent de leur Prince, il faut
aussi qu’vn Souuerain se persuade, qu’il ne se peut
passer de ses subiects : Si les peuples ont besoin du
Gouuernement de leur Monarque, celuy-cy reciproquement
ne peut executer ses desseins, que par
leur ministere : comment voulés vous qu’vn ieune
Prince terrasse ses ennemis, s’il n’a point d’hommes
pour combattre ; ou s’ils combattent sans
courage ? comment pourroit-il gaigner des villes
sur les estrangers, si son peuple l’abandonne, ou
s’il refuse de le suiure ? comment reüssiroit-il
dans ses entreprises, s’il n’a pas moyen de les effectuer ?
ou comment se confieroit-il à des gens,