[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_1_1

Image de la page

La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


Tout l’Vniuers se conduit par les charmantes impressions
de l’amour : il n’est rien de si rude qu’elle
ne domte, de si sauuage qu’elle n’appriuoise,
de si cruel qu’elle n’addoucisse : l’amour fait tout,
l’amour peut tout, l’amour commande par tout :
& c’est le miracle d’amour, que ses loix sont receuës
de toutes les creatures, & que les hommes
ialoux de leur liberté ne cherissent rien tant, que
la seruitude amoureuse. L’Amour triomphe
dans le ciel, combat sur la terre, domine les passions
de nos ames, & c’est par elle que les Monarques
gouuernent heureusement leurs Estats :
d’où vient que le seul interest devroit allumer l’amour
des peuples au cœur d’vn ieune Prince, puis
que sans ces innocentes flammes, il ne reussira
point en son Empire.
 
[illisible]
Omnia
vincit
Amor.
Ie sçay que suiuant les Maximes des plus sages
Politiques, les amours sensuelles doiuent estre interdittes
aux ieunes Monarques, & qu’il n’est rien
de plus dangereux à leurs personnes, que l’amour
dereglé des voluptés : & que celle des Femmes,
est la cause plus ordinaire de leur ruine : mais aussi
faut-il auouër, que les inclinations qu’ont les
Souuerains pour leur subiects, sont extremément
iustes, honnestes, & glorieuses, que c’est la marque
plus certaine d’vn braue Capitaine, & le signe
plus infaillible de la grandeur de son courage.
L’Amour des peuples, prend son origine de
la Diuinité, qui ayme tous ses ouurages, & c’est