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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


auec les charmes d’vne clemence toute Royale,
& se mutinent contre les ieunes Princes, qui les
veulent reduire à vne miserable seruitude, par la
seuerité de leur Empire.
 
Vn ieune
Prince
exerce
deux sortes
d’Empires
sur les Peuples.
De quoy nous auons vn exemple authentique,
couché au troisiéme des Roys, en la personne de
Roboam, qui se voyant assis dans le Thrône de
son Pere Salomon, ne voulut condescendre aux
iustes prieres de son peuple, qui demandoit auec
instance, d’estre en quelque façon soulagé des
puissantes charges, & des imposts, dont il se
voyoit accablé : ce ieune Prince au lieu de suiure
le prudent Conseil des plus anciens de son Estat,
Conseil charitable, & qui ne tendoit qu’a la clemence,
& au repos de ses subiects ; presta I’oreille
à la flatteuse ieunesse, qui luy mist dans l’esprit de
gourmander son peuple, & de le mal traitter de
paroles, comme si sõ authorité eut esté blessée par
sa requeste : en effect, Roboam repartit tout trãsporte
de cholere, qu’il leur feroit sentir que la pesanteur
du plus petit doigt de sa main, leur seroit
insupportable, & que si son pere leur auoit donné
des coups de foüets, il les frapperoit de Scorpions :
ce langage effarroucha tellement ce pauure
peuple qu’il secoüa le ioug de son obeïssance,
choisist vn autre Roy, & arma contre celuy, qui
s’estoit dépoüillé des loys amoureuses de la clemence.
L’Empereur Theodose souhaittoit souuent
par vn excés de bonté, de pouuoir rendre