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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


ietter de la terreur, dans les esprits roturiers qui
la mettent au rang des furies, & qui par vn respect
superstitieux, ont de la peine de l’accorder
à la Diuinité. Erreur dont la naissance
se tire d’vne stupide ignorance, qui
pense, que la Iustice d’vn ieune Monarque,
est perpetuellement occupée à lancer les foudres
sur les testes criminelles, à dresser des roües, &
des gibets, pour chastier les impies ; & à tremper
l’acier pour le détremper dans le sang des sacrileges.
 
En quoy les esprits se trompent, dautant que
la vangeance n’est que la partie moins principale
de la Royale Iustice d’vn Ieune Prince, qui regarde
d’vn œil beaucoup plus fauorable, les recompenses
des bons, & les merites des innocens.
D’où vient que nous la plaçons en la Diuinité, la
mesme bonté par essence ; & ie crois que Dieu ne
seroit pas Souuerainement bon, ny tenu pour le
plus charmant obiect, en l’ordre de la nature, &
en celuy de la grace, s’il n’estoit iuste, ou pour
mieux dire, la mesme Iustice : son pouuoir seroit
trop limité, s’il ne s’estendoit également, à chastier
les crimes des meschans, comme il se porte
à recompenser la vertu des innocens ; D’où vient
que les Payens representoient leur Iupiter, sur la
porte du Capitole, tenant d’vne main des épics
de bled, & lançant des foudres de l’autre ; pour
témoigner qu’il n’estoit pas moins Pere nourrissier