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Mazarinade n° A_4_8

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La Mothe-Houdancourt, Henri de [?] [1649], CINQVIESME FACTVM, POVR MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONE ET MARESCHAL DE FRANCE. CONTENANT LES INIVSTES ET extraordinaires procedures faites contre luy, par les artifices du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_8.


il ne seroit pas maintenant en estat de seruir la France
dans Paris. Le Conseil a trouué cette vanité trop iniurieuse,
pour differer dauantage la publication de ce cinquiesme Factum,
afin de faire connoistre la fausseté de ce Libelle ; & que
bien au contraire de cette pretenduë douceur, le Cardinal a
vsé enuers luy de toutes les rigueurs possibles ; & que mesme
par ses artifices il a enuelopé dans la ruine de ce Gentilhomme,
celle de l’Estat : ayant fait manquer les plus belles occasions
qu’eut iamais la France sur l’Espagne, lesquelles nous
eussent indubitablement donné cette Paix Generale tant desirée
de tous les bons peuples. Ceux qui aux siecles aduenir liront
l’Histoire de nostre temps, pleureront la perte de ce
moment, qu’on est obligé de representer.
 
Le feu Roy de tres-glorieuse memoire, ayant experimenté
par tant de guerres qu’il a soustenuës, que la conqueste
de quelques Villes du costé de Flandres, ny les heureux succes
arriuez en Allemagne & en Italie, ne pouuoient reduire
le Roy Catholique, à vouloir la paix, se resolut enfin de l’attaquer
taquer fortement du costé des Espagnes. A cét effet ce grand
Prince, quoy que valetudinaire y marcha en personne, & sa
presence aux sieges de Colioure & de Perpignan, acheua la
conqueste du Roussillon.
En la Campagne suiuante, sa Maiesté continuant dans la
resolution de forcer l’Espagnol à vouloir la paix, fit peu de
temps auant sa mort passer en Catalogne par les soins de
Monsieur de Noyers, la plus puissante armée Françoise qui
ait esté veuë de nostre temps au de là des Pirenées. L’Espagne
n’estoit alors en estat de resister à tant de forces ; Elle n’en
auoit aucunes sur pied, elle estoit en core toute estonnée & abbatuë
des prises de Perpignan, Colioure & Mouçon, & de
trois batailles perduës en Catalogne l’an 1642. dont la derniere
luy auoit causé la dissipation d’vne armée de trente mille
hommes, que l’Espagne auoit leuée pour vn dernier effort,
qui fut ruinée comme en presence de sa Maiesté Catholique,
& dont les restes furent depuis deffaits à la iournée de Mirauet
qui cõmença la Campagne de 1643. Et ce qui reduisoit le