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Mazarinade n° A_4_8

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La Mothe-Houdancourt, Henri de [?] [1649], CINQVIESME FACTVM, POVR MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONE ET MARESCHAL DE FRANCE. CONTENANT LES INIVSTES ET extraordinaires procedures faites contre luy, par les artifices du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_8.


Depuis le Ministeriat du Cardinal, il ne se trouuera point dans
les comptes de l’Espargne, qu’il ait touché vne seule gratification,
cõme les autres Generaux d’Armée : n’ayant pas mesme
esté payé de ses pensions & apointemens de Mareschal de
France. Au contraire on luy a regraté sur la rançon du Marquis
de Pouare, de laquelle le feu Roy l’auoit gratifié en recompense
d’vne bataille gagnée. Et depuis Monsieur de Vaubecour
ayant fait en sa faueur vne demission du Gouuernement
de Parpignan, les prouisions luy en furent refusées ; encore
que le feu Roy l’eust agreé, & que ses victoires eussent
beaucoup seruy à la prise & conseruation de cette place.
 
Monsieur le Mareschal ne se veut pas plaindre de ces refus,
dautant qu’encore qu’il eust quelque iustice, ils despendoient
de la grace du Prince : mais il se peut legitimement plaindre
des choses refusées en intention de le decrediter, cela
ayant beaucoup aydé à ruiner le seruice du Roy dans l’armée,
& dans vne Prouince Estrangere qu’il gouuernoit. Selon les
constitutions de Catalogne, les Vicerois presentent au Roy
pour les Benefices, & pour les Charges, trois personnes, desquelles
le Roy laisse faire choix au Viceroy, & iamais les Roys
de Castille, ny d’Arragon, n’ont esté contre ce priuilege. Monsieur
le Cardinal depuis son Ministere en a tousiours fait elire
d’autres que ceux qui estoient presentez par Monsieur de la
Mothe Viceroy. Et les recommandations qu’il faisoit à Messieurs
les Ministres pour les Officiers de l’Armée, qu’il iugeoit
dignes de seruir, leur estoit vne exclusion asseurée ; tellement
que les François & Catalans retournant de France, disoient
hautement que pour ruiner vne affaire à la Cour il falloit
prier le Viceroy de la recommander.
Le mespris le plus insupportable de tous, fut au commencement
de cette derniere Campagne, que le Cardinal ayant
gagné quelques Officiers Maieurs de l’Armée de Catalogne,
Monsieur le Tellier par son ordre leur escriuoit Lettres
de Cachet au nom du Roy, ne faisant plus sçauoir aucunes
nouuelles à l’Armée que par leur bouche : ce qui leur
faisant presumer estre dans les secrets du cabinet, & ainsi