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Mazarinade n° A_4_5

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La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.


presence sans consolation ou satisfaction. Il ne nommoit personne
aux charges que par l’aduis des principaux. Officiers du
pays. Il apportoit tant de soin à l’obseruation de la discipline
militaire, que pendant la guerre il a fait viure les Catalans,
comme s’ils eussent esté en paix, les habitans ne craignant non
plus les soldats dans leurs maisons que leurs enfans.
 
Dans le commencement des guerres, que les ennemis pensoient
continuer à traitter les Catalans à la mode de Cambrils,
il ne voulut iamais faire aucun quartier entre ses troupes &
les Espagnols, qu’ils ne l’eussent accordé premierement pour
les Catalans que pour les François : A quoy par les heureux
succez qu’il eut, & le grand nombre de prisonniers Castillans,
il reduisit le Roy d’Espagne ; & luy osta par cét ordre le moyen
de se venger des Catalans, affermissant ceux-cy par vne telle
protection en l’amour de nostre Nation : & pour les encourager
dauantage, dans l’eschange des prisonniers Mr de la Mothe
donnoit pour vn Catalan quelque illustre Espagnol que
ce pûst estre. La pieté & le soin qu’il auoit de faire bien seruir
Dieu dans les Armées, & les rigoureuses Ordonnances qu’il
faisoit pour la conseruation & seureté des personnes, des femmes,
& des biens ; afin de brider en cela la licence ordinaire
des soldats, ont rendu le gouuernement François si agreable
parmy ces peuples, qu’ils ont facilement oublié celuy de leur
ancien Maistre, & ont depuis cent fois remercie Dieu, de ce
qu’ils auoient secoüé le joug de Castille.
Par cette sage conduite, Mr de la Mothe n’a pas seulement
conserué la Catalogne dans l’obeïssance, mais l’y a tellement
confirmée, que l’on peut dire auec verité que sur ces principes
d’amour & de iustice, il a jetté les solides fondemens de la Monarchie
Françoise dans cette belle & riche Prouince. L’experience
ayant fait voir l’espreuue de l’affection & fidelité des
Catalans, en ce que ny les formidables armées des ennemis,
ny les intelligences & fortes sollicitations du Roy d’Espagne,
jointes aux malheureux succez de la bataille de Leyde, & de la
leuée du siege de Terragonne, n’ont pû ébranler cette fidelité
des Catalans enuers la France ; ny son absence, les disgraces
de la Cour, auec sa detention, aucunement diminuer enuers