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Mazarinade n° A_8_17

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L. T. E. [signé] [1649], LES IVSTES RESSENTIMENTS DV TIERS ESTAT, POVR LE RETOVR DV ROY en sa Ville de Paris, & pour le restablissement du Commerce de tous ses Estats. DEDIEZ A LA REYNE REGENTE. , français, latinRéférence RIM : M0_1789. Cote locale : A_8_17.

leur premiere fecondité, le pauure subsistera aussi bien
que le riche, les passages seront libres, de mesme que le
negoce : & les viateurs & negociateurs n’auront pas
moins de satisfaction au doux murmure des ruisseaux
serpentans agreablement dans les vallées, & leurs oreilles
au doux ramage des oyseaux, que leurs yeux en auront
à l’aspect de cette grande varieté de fleurs, qui
émaillent de leur vif éclat les prairies, & qui par la diuersité
de leur colory & odeur, font admirer l’Autheur
de la nature dans la beauté de ses ouurages.
 
Mais ce ne seroit assez à la France pour la cõfection de
sa ioye, & pour sa felicité & son bon heur, si elle n’estoit
vnie à l’Espagne, qui luy est adjacente, par le moyen d’vne
Paix generale, afin que par vne bonne vnion les
François & les Espagnols se puissent plus estroitement
embrasser par vne charité Chrestienne, & que negocians
& viuans les vns auec les autres, que les deux
Corps estans vnis ensemble, cette conjonction fasse &
produise les mesmes effets que dans le sainct Mariage,
qui transforme diuerses choses en vne seule, à la gloire
de Dieu.
C’est cette noble Paix que ce tres-magnanime &
Catholique Roy demande, qui surgira à bon port, comme
vn vaisseau fauorisé d’vn doux Zephir, si vous le
regardez d’vn œil propice & fauorable, MADAME ;
vous pouuez tout, & sans vostre bonté immense, on ne
peut paruenir à ce souuerain bien si vniuersellement
desiré ; Vous estes comme vne pierre triangulaire qui
soustient toutes les autres : c’est la tres-humble priere
de tous vos Sujets, qui ont tant de confiance en vostre
bonté Royale, qu’ils croyent que vostre Majesté ne fera
abnegation de si iustes exhortations.
Il est temps, MADAME, que vostre Majesté me permette
de finir, puisque l’espace me manque plustost que
la beauté de la matiere ; mais pour ne rendre mon silence
criminel, en derogeant au deuoir que ie dois à vne