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Mazarinade n° A_9_10

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1650], ADVIS IMPORTANT ET NECESSAIRE A MONSIEVR DE BEAVFORT ET MONSIEVR LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_521. Cote locale : A_9_10.


le fait recognoistre, & ses recheutes ne sont pas moins dangereuses
que ses premieres fautes. Depuis qu’à la confusion
des François il est de retour à Paris, & que par vne sotte tolerance
le peuple qu’il a voulu faire perir le souffre dans ses
murs qu’il a voulu noyer dans leur sang. N’a-t’il pas impudemment
rapellé le crime que le Parlement avoit proscrit
par ses Arrests ? N’a-t’il pas remis dans le Conseil les harpies
qu’on en avoit chassé ? Les Cathalans & les autres ministres
de ses passions, n’occupent-ils pas à la honte de ceux qui ont
les moyens & le pouvoir en main les mesmes lieux, d’où la
justice les avoit fait tomber ? S’est-il emparé avec moins d’avidité
de l’argent que Messieurs les Surintendans ont fait
porter à l’Espargne par leurs soins & par leurs adresses ? Le
President de Thoré a dit publiquement dans le Parlement,
que le sieur d’Emery estoit prest de se justifier ; que depuis le
mois de Novembre il avoit fourny au Cardinal Mazarin dix-huit
millions, dont il y en avoit cinq pour luy, ou pour ceux
sous le nom desquels il trafique ; cependant a-t’il donné
quelque meilleur ordre pour la subsistãce des gens de guerre,
& pour la seureté des Places qui nous ont cousté tãt d’or
& de sang, & dont la perte ne seroit pas moins honteuse &
rejudiciable à l’Estat, que la conservation en est absolumẽt
necessaire ? Si on veut resister aux grands desseins & aux forces
cõsiderables des ennemis ; a-t’il pris plus de soin de conserver
nos Alliez, qui lassez de ses manquemens de parole &
de ses intentions, sur le credit desquelles il voudroit bien
les retenir au service du Roy n’adjoustant plus foy à ses traitez
vont prendre party avec l’Espagne ? A-t’il profité comme
il devoit, des advis que luy en dõnoit Madame la Landgrave
de Hesse ? Peut-il nier que cette genereuse Princesse
si constamment attachée à nos interests, ne l’ait aduerti que
les Espagnols levoient en Boheme & dans l’Austriche, &
qu’ils n’attendoient que le licentiemẽt des troupes qui sont
par toute l’Allemagne pour s’en servir, & venir fondre sur
nous ? Que c’estoit à regret que la pluspart de ses braves Colonels
se resolvoient de combatre contre la France ; mais