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Mazarinade n° C_6_53

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Figvire,? de [1649], LES DERNIERES PAROLES DE MONSIEVR DE SAINT CHAMOND, DECEDÉ EN SON HOSTEL A Paris, le 10. de Septembre 1649. aagé de soixante & trois années. Auec vn fidel Recit des belles actions de sa Vie. Par le sieur de FIGVIRE. , françaisRéférence RIM : M0_1035. Cote locale : C_6_53.


auoit rendu au Roy & à l’Estat, tant au dedans qu’au dehors
du Royaume. Cét illustre malade lui respondit que
sa Majesté lui faisoit plus d’honneur qu’il n’auoit iamais
merité : que l’interest & l’ambition lui estoiẽt également
inconnus, qu’il ne s’estoit iamais proposé comme bon
Chrestien & fidele François que le seruice de Dieu & de
son Prince, & que tant qu’il lui resteroit vne seule goute
de sang, il la verseroit sans reserue & aueuglément pour
ce sujet : que neantmoins il remercioit auec toute sorte
de sousmission la Reine de la faueur qu’elle lui faisoit, &
la supplioit tres-humblement de croire que si Dieu lui
faisoit la grace de viure, qu’il tacheroit à ne s’en rendre
pas indigne : que neantmoins si la volonté de Dieu
estoit de l’appeller à soy, qu’il la supplioit auec la mesme
humilité, de continuer cette bonne volonté enuers
ses enfans.
 
Ce fut d’vne
mousquerade
deuant
la Rochelle.
Il passa l’Oceã
au mois
de Decẽbre
& la Mediterranée
au
mois de Fevrier.
Ce fut celui
qui le receut
en Prouence
en
qualité de
Lieutenant
de Roy.
1633.
Il auoit esté
nommé par
le Roy pour
aller en
Prouence.
Il auoit esté
son premier
Mareschal
de Camp en
Allemagne.
Ce fut M.
de Royer &
M. de Botru.
Quelque temps apres cét illustre malade, ou plustost
ce genereux agonisant, commença à reconnoistre que
sa fin approchoit, demanda l’Extreme-Onction, laquelle
luy estant apportée par Monsieur le Curé de Sainct Laurens,
il la receut auec tant de joye, qu’il n’y a que les Bienheureux
qui la puissent exprimer : Car au lieu que les autres
à grand’peine peuuent tenir le Crucifix, ce genereux
Athlete de Iesus-Christ sembloit y estre cloüé. Que si la
satisfaction qu’il receuoit de se voir si proche de la demeure
des Bien-heureux n’eust esté temperée par la douleur
qu’il ressentoit, de considerer son Seigneur en cét estat.
sans doute qu’il fust trepasse de joye à la mesme heure
L’admiration de voir cette grande ame si disposée à la volonté
de Dieu, & si glorieuse de ce dernier Viatique, s’entretenir
des mysteres de nostre foy auec Monsieur le Curé,
comme s’il eust esté en pleine santé, arresterent pour
quelque temps les larmes des assistans. Mais quand ce
genereux agonisant auant son depart voulut donner le
dernier baiser à sa premiere Mere, & rendre à la Nature
vn deuoir si legitime, & qu’à ces fins il eust fait appeller
Monsieur le Marquis de Montpesat son sils, pour luy donner