[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_3_53

Image de la page

Du Pelletier, Pierre [1649], LETTRE DV SIEVR DV PELLETIER à Monseigneur le Duc DE BEAVFORT, du dixiesme Feurier 1649. SVR SON HEVREVSE ENTREPRISE pour les Armes du Roy, & des bons François. , françaisRéférence RIM : M0_2201. Cote locale : C_3_53.


s’efforcent de le perdre qu’il ne suscite à mesme temps
des Hercules pour leur ruine. Il est vray, Monseigneur,
ie m’estois tousiours beaucoup promis de vostre generosité,
mais il faut que i’auoüe que vos dernieres actiõs
ont esté au de là de mon attente, & qu’elles ont tout
l’air de celles de ces vieux Romains, & de ces vieux
Grecs que l’on peut nommer le Bouclier, & l’espée de
leurs Republiques. Ie sçay bien, Monseigneur, que ie
dois dire qu’elles surpassent infiniment tout ce que
l’Histoire nous fait lire de veritable, & que dans vn
siecle de fables elles passeroient pour les ieus d’vn esprit
qui segaye, & qui sur vn point de verité batticent
contes de Romant. Tout le monde est d’accord auec
moy qu’elles sont dignes d’vn culte religieux ; de ces
tributs legitimes que l’on rend à la vertu reconnuë, &
ie me fasche contre vostre modestie qui me deffend
de dire tout ce que ie pense. Mais apres tout, ce que
i’en concoy est infiniment au dessous du merite de ces
merueilles que Paris qui vous applaudit auec toute la
France, qui parmy le bruit des armes qu’elle prend
pour vne cause glorieuse, & legitime entend auec plaisir,
ce que la renommé en raconte. C’est vn de mes
plus charmans entretiens dans mon desert, (C’est le
nom que ie donne à ma demeure) où viuant en solitaire,
ie voy du moins en papier ou en portrait les miracles
des anciens demy Dieux & des modernes. C’est
là que ie concoy quelque fois du depit contre le Ciel,
& contre la fortune de ce qu’il ne m’a pas donné l’art
qui immortalise les beaux faits, & que la derniere qui
a mal traitté les Tasses, & presque tous les sçauans a souuent